Nouvel épisode important pour l'avenir du site d'Ingrandes (86) ce mercredi 2 mars, avec une réunion entre les représentants du personnel, les dirigeants de Renault et l'Etat. Trois candidats se disent intéressés par une éventuelle reprise.
Chaque journée passée nous rapproche du 28 mars 2022, date limite de dépôt des offres pour la reprise des fonderies alu.
Chaque journée est donc importante pour les 320 salariés du site d'Ingrandes. Car c'est à ce moment là que le tribunal de commerce décidera d'une reprise possible ou de la liquidation judiciaire.
Demain mercredi, marque le dernier jour pour déposer une lettre d'intention, qui oblige le candidat à s'engager à faire une offre de reprise avant le 28 mars au plus tard.
On devra donc y voir un peu plus clair demain matin à l'issue de la visio-conférence entre les représentants des salariés, l'Etat et Renault.
Un CSE aura lieu dans l'après-midi avec les administrateurs judicaires. Deux points seront alors abordés : l'état de recherche des repreneurs et l'avancement sur le gage des différents candidats.
Le second point concerne l'avis à donner en cas de liquidation du site. À ce sujet, la CGT, syndicat majoritaire, refuse de donner un avis positif sur une liquidation, et propose la mise sous tutelle de la fonderie par l'Etat, ou une reprise temporaire par Renaut jusqu'en 2025, une fois la reconversion du site effectuée.
"On n'a pas beaucoup d'attentes pour demain", nous explique Jean-Philippe Juin, délégué CGT, "car on sait qu'il n'y aura pas de lettres d'intention. On va devoir patienter, aller jusqu'au 28 mars pour avoir des choses concrètes. Les salariés arrivent au bout et ils veulent avoir des réponses concrètes, comme, par exemple, s'ils doivent quitter l'entreprise comment ils la quittent".
Nous on se bat ici, et en parallèle on regarde comment accompagner les salariés de l'entreprise s'il devait y avoir un PSE.
Jean-Philippe Juin, délégué CGT des fonderies alu
Quant aux trois repreneurs possibles, il s'agit de RJ group, un usineur italien qui fabrique des pièces pour Iveco.
Le second est un fondeur anglais, Grainger Warroll, qui fabrique des pièces auto pour véhicules haut de gamme comme Bentley. "Il s'est intéressé à nous il n'y a pas longtemps et n'a pas visité l'entreprise, admet Jean-Philippe Juin.
Enfin, le troisième est la fonderie orléanaise SIFA, dirigée par Patrick Bellity, le patron du groupe Alty. "On le connait, il a fait une offre en 2011 qui n'a pas été retenue", commente Jean-Philippe Juin. "Il a dit qu'il voyait ce qu'il pouvait faire pour reprendre le site mais apparemment, ses relations sont difficiles avec Renaut, donc on ne sait pas si le constructeur aura envie de retravailler avec lui ou pas".
Même si ça fait longtemps que les salariés des fonderies ne croient plus au père Noël, beaucoup gardent encore espoir, et attendent avec impatience la journée de ce mercredi.