Les semences paysannes se développent dans notre région comme dans toute la France. Les agriculteurs sont de plus en plus nombreux à vouloir échapper aux lobbys des grandes semenciers pour utiliser leurs propres semences plus respectueuses de la biodiversité. Un désir d'autonomie encore illégal.
Dans la grande majorité des cas, la législation, installée depuis les années 50, interdit encore aux agriculteurs de produire leurs propres semences et les obligent à acheter chez les grands semenciers internationaux. Ils sont de plus en plus nombreux à vouloir échapper à cette obligation et à reprendre leur autonomie. Face au lobby des semenciers, les promoteurs des semences paysannes ont trouvé un nouveau cadre juridique pour pouvoir se développer sans enfreindre la loi.
Aujourd'hui, les paysans peuvent s'échanger des variété anciennes de maïs, de blé et d'avoine et 7.000 légumes qui échappent encore aux semenciers."Il y a un nouveau cadre réglementaire qui dans le cadre de l'entraide rend l'échange de semences paysannes entre agriculteurs possible" explique Bruno Joly, agriculteur dans la Vienne et membre de l'association "Cultivons la biodiversité".
Des formations pour les agriculteurs
"Cultivons la diversité", qui rassemble des agriculteurs, des maraîchers et des jardiniers, s'est donné pour mission de sauvegarder, promouvoir et développer la biodiversité cultivée et de favoriser et accroître l’autonomie alimentaire. Elle organise des échanges mais aussi des formations pour les agriculteurs désireux de se tourner vers ce type d'agriculture plus respectueuse de l'environnement et de la santé.Nous avons suivi une de ces journées d'information dans le nord de la Vienne. Gérard Vidal, l'un des agriculteurs présents sur place nous a expliqué qu'il est venu chercher ici le moyen d'échapper aux multinationales vendant des produits bourrés de produits chimiques et celui de créér des semences plus appropriées au terroir.
"Je suis aussi irrigant et je voudrais créer une variété pour mon exploitation qui soit moins exigeante en eau" nous explique-t-il.
Le reportage d'Anne-Marie Baillargé et José Sousa :