Dans les clubs de sport de la région, l'effet Jeux olympiques se fait plus que sentir alors que les cours ont tous repris depuis le début du mois. Les inscriptions sont en hausse dans de nombreuses disciplines, dont le tennis de table et l'escrime.
C'était une parenthèse enchantée. Celle d'allumer sa télévision pour regarder, pour admirer, puis pour crier de joie lors des exploits des athlètes français, dont on ne connaissait ni leur nom, ni leur discipline quelques minutes auparavant. Mais c'était ça, la magie des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Des millions de Français ont vibré durant ces semaines d'olympiades, dont les plus jeunes.
Une soixantaine de nouveaux inscrits pour le club de tennis de table
Certains clubs sportifs de la région ont bénéficié de ce coup de projecteur, dont le club de tennis de table de Poitiers, le Stade poitevin Tennis de table. "Je suis venu m'inscrire ici grâce à la médaille de Félix Lebrun", explique Adem Kafi, un des nouveaux inscrits au club âgé de 12 ans. Même les termes techniques, il commence à les avoir : "il tenait sa raquette en porte-plume, il a mis des coups droits... et il a gagné des matchs." Voir un Français de 17 ans battre des adversaires censés être plus forts que lui, forcément, cela crée des vocations chez les plus jeunes.
C'est mieux de se casser la tête à trouver du personnel et des salles que d'être président d'un club où il n'y a personne.
Jean-Marie PichardPrésident du Stade Poitevin Tennis de Table
Un constat partagé par Maël Péchenart, lui aussi licencié : "aux Jeux olympiques, les frères Lebrun, ils ont été forts. J'aime bien le tennis de table : j'ai découvert ça au collège, puis j'ai demandé à mon père de m'acheter des raquettes. C'est lui qui m'en a beaucoup parlé. Ça m'a motivé, ils sont vraiment forts pour leurs âges". "Je connaissais déjà les frères Lebrun, j'ai vu ce qu'ils faisaient et je me suis dit : "pourquoi ne pas essayer ?' J'espère les égaler, mais ça va être dur", admet Djawad Ahamada, en souriant. Même les mamans des licenciés sont fans des frères Lebrun. Mélodie Fresson a pu obtenir la signature de Félix et d'Alexis sur une raquette. "J'ai réussi à les obtenir aux Jeux grâce à un collègue qui était volontaire. Je suis super contente, je les ai suivis devant ma télé, mais je suis ravi d'avoir cette petite raquette."
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Au total, le club compte une soixantaine de nouveaux inscrits, toutes catégories d'âge confondues, contre une vingtaine. Le président du club de son côté est assailli par les démarches administratives : cependant, il avait anticipé avec l'arrivée d'un deuxième entraîneur et de nouveaux créneaux d’entraînement demandés à l’agglomération de Poitiers. "Je le vis très bien : c'est mieux de se casser la tête à trouver du personnel et des salles que d'être président d'un club où il n'y a personne et où on se demande comment payer nos employés à la fin du mois", avoue Jean-Marie Pichard, président du Stade poitevin Tennis de table.
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L'escrime aussi a le vent en poupe
L’escrime aussi fait un carton. Dans ce club poitevin, les effectifs ont doublé, notamment chez les plus jeunes de 6 à 8 ans. Tout simplement du jamais vu. "Ce qui m'a motivé à venir, ce sont les Jeux olympiques. À la maison aussi, j'aime bien prendre des épées et jouer avec mon frère", explique Eugénie Giraud. "J'ai vu les J.O et ça donné envie d'en faire. C'est surtout le fait de voir comment ils débrouillaient, surtout au fleuret. J'ai toujours rêvé de faire du fleuret. Quand j'ai vu que c'était possible, j'ai sauté sur l'occasion", ajoute Éliot Desfossés, nouveau licencié lui aussi.
Le maître d'armes du Stade poitevin Escrime, Rémi Bruno, reste lucide. Il sait que ce phénomène a lieu tous les quatre ans et qu’il s’éteindra dès l’année prochaine. "On multiplie par deux le nombre de licenciés chez les débutants. L'effet Jeux olympiques est plus fort qu'avant, car ils avaient lieu à Paris et que l'équipe de fleuret senior local soit monté en National. On a tout de même investi plus de 5 000 euros de matériel pour cette année. C'est dommage que cet effet soit uniquement lors des Jeux : tous les sports qui ne sont pas télévisuels, c'est plus compliqué. L'année prochaine, on va garder de ce groupe de jeunes seulement la moitié."
Certains clubs sportifs rencontrent une forte demande, mais ne peuvent pas subvenir aux besoins de tous les licenciés, dû à un manque de ressources financières.