La maire de Poitiers répond à la polémique concernant ses propos sur les rêves d'enfants

"L'aérien ne doit plus faire partie des rêves d'enfants." Cette petite phrase tirée de plusieurs heures de débats lors du dernier conseil municipal de Poitiers fait le buzz sur les réseaux sociaux. Léonore Moncond'huy assume ses propos, elle s'explique. 

Le 16 mars dernier, les gérants de l'aéroclub du Poitou sont stupéfaits devant un courrier envoyé par la mairie de Poitiers. Ils apprennent par cette missive que la subvention municipale qu'ils recevaient chaque année sera divisée par deux dans un premier temps avant d'être supprimée. Pourquoi ? "La ville de Poitiers ne compte pas soutenir le sport motorisé", indique la lettre. Une décision qui a créé une vive polémique au sein du conseil municipal.

Pour ce club créé en 1924, cet arrêt de subvention à terme représente un manque à gagner de 8000 euros. Cette décision laisse ses gérants complètement ébahis. "C'est dommage, on fait d'énormes efforts pour polluer moins, explique Jean-Marie Arnault, président de l'aéroclub. Dans notre club, on a les sections modelisme et planeur qui ne polluent pas du tout."

Ce dossier a connu un rebondissement lors du dernier conseil municipal. Alors qu'une élue de l'opposition parlait des baptèmes aériens pour les enfants, la maire de Poitiers a justifié sa décision avec une petite phrase qui a fait mouche.

L'aérien ne doit plus faire partie des rêves d'enfants aujourd'hui.

Léonore Moncond'huy, maire de Poitiers

Réactions en chaîne sur les réseaux sociaux

Il n'en fallait pas plus pour que la machine des réseaux sociaux s'emballe. De nombreuses personnalités politiques ont répondu à la maire de Poitiers. Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué aux transports, dénonce des "élucubrations autoritaires et moribondes", tandis que Jean-Luc Mélenchon répond avec ironie que "les rêves restent toujours libres".

 

Sacha Houlié, député LREM de la Vienne, écrit que "personne ne commande les rêves des enfants", une phrase proche de celle de François Blanchard, élu d'opposition au conseil municipal de la ville. "Jamais nous ne devrions avoir à empêcher les enfants de rêver", écrit ce dernier.

La maire écologiste a reçu le soutien sur les réseaux de Julien Bayou, secrétaire national d'Europe-Ecologie-les-Verts, il voit dans cette polémique une nouvelle façon "d'attaquer les écologistes". 

"Je pense qu'on peut faire rêver les enfants autrement que par l'aérien"

Léonore Moncond'huy assume pleinement cette position. "Avec les politiques écologiques, doit intervenir un changement d'imaginaire, déclare-t-elle au micro de France 3 Poitou-Charentes. L'imaginaire des enfants qui naissent aujourd'hui ne sera pas le même que celui des enfants qui sont nés au début du XXe siècle, qui a pu être marqué par l'aérien conquérant. Aujourd'hui, ça doit changer."

Je pense qu'on peut faire rêver les enfants autrement que par l'aérien. Ce n'est pas une remise en question quelconque de la place que ça a pu avoir et que ça a encore aujourd'hui dans la ville de Poitiers et dans l'imaginaire collectif. 

Léonore Moncond'huy, maire de Poitiers

La maire de Poitiers a finalement posté une vidéo et publié plusieurs tweets sur Twitter pour clore la discussion.

Elle explique dans cette vidéo que le désengagement de la ville auprès des aéroclubs se fera en deux ans. D'autre part, l'argent qui leur était alloué le sera désormais à deux autres types de clubs : "Ceux qui étaient particulièrement menacés par le contexte du Covid que nous subissons depuis un an et ceux qui s'engagent particulièrement pour les actions en faveur des quartiers prioritaires".

Enfin, Léonore Moncond'huy réaffirme sa volonté de diriger toutes ses politiques - y compris donc les politiques sportives - vers une réduction de "notre impact sur le changement climatique". Selon elle, "l'écologie est une question de priorisation". La maire conclut sur la polémique concernant les rêves d'enfants en disant qu'elle mène un projet "global et cohérent pour que chaque enfant puisse avoir accès à un avenir désirable, souriant mais responsable à la fois". 

 

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