"La mobilisation va reprendre très rapidement". La colère gronde à nouveau chez les agriculteurs

En ce début d'automne, les céréaliers sont particulièrement accablés par une année désastreuse pour les cultures. Après les semis de blé et les cultures de printemps altérés par la pluie, ce sont maintenant les tournesols et le maïs qui sont sous l’eau. La récolte est compromise et les premières manifestations de colère surgissent, moins d'un an après le précédent mouvement.

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"Historiquement, je récolte mes tournesols mi-septembre, et là ce ne sera sans doute pas avant le mois de novembre, à condition que la météo les garde debout d'ici là". Céréalier en agriculture biologique à Cuhon dans la Vienne, Sébastien Desgris n'a pu semer que tardivement ses 28 hectares de tournesol,
en raison des intempéries du printemps dernier.

Couchés par le vent

En ce début octobre, les plants ne sont pas encore mûrs, et ce décalage expose la parcelle à d’autres risques. "J'ai surtout peur des gros coups de vent parce qu'on a des belles têtes, avec beaucoup de poids à la tête. Comme les pieds ne sont pas mûrs, il y a encore beaucoup d'eau dans les graines, et le risque, c'est qu'ils se couchent" décrit l'agriculteur.

C’est exactement ce qui est arrivé, à une cinquantaine de kilomètres de là, dans les champs de Philippe Tabarin. Le vent a ravagé sa production, sur une trentaine d’hectares. "Les têtes sont au sol, elles n'étaient pas arrivées totalement à maturation, et maintenant, elles sont en train de pourrir et ça ne sera pas ramassable du tout" constate le céréalier.

Et ce n’est pas la seule perte. Le maïs sec, tardif lui aussi et donc fragilisé, sera probablement impossible à récolter.

Ça va réagir très vivement dans les campagnes !

Philippe Tabarin

Président de la chambre d'agriculture de la Vienne

Le constat que dresse le président de la chambre d’agriculture, il le partage avec de nombreux exploitants de la Vienne, déjà éprouvés par les difficultés. "Le moral des agriculteurs est au plus bas, c'est très compliqué, et on sent qu'une mobilisation va reprendre très rapidement, parce que les agriculteurs attendent maintenant des réponses très rapides. Je pense que ça va réagir très vivement dans les campagnes" alerte Philippe Tabarin.

Vers une nouvelle fronde des agriculteurs ?

Depuis le début du mois d'octobre, la colère monte chez les agriculteurs. Dans le Gers et le Béarn, plusieurs actions coup de poing ont été menées par les Jeunes agriculteurs, qui regrettent que "tous les dossiers agricoles soient à l’arrêt complet".

Comme dans de nombreux secteurs d'activité, les agriculteurs attendaient un nouveau gouvernement, un nouveau ministre et surtout un interlocuteur à qui rappeler les engagements de l'État après la mobilisation de janvier.

Ce jeudi 10 octobre, c'est devant la préfecture de la Vienne, à Poitiers, qu'est prévue une manifestation à l’appel de la Coordination rurale.

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