Depuis quelques années, Grand Poitiers a décidé de mettre en place une filière de culture du chanvre. Cette plante permet de préserver la ressource en eau et offre de nombreux débouchés dans le secteur du bâtiment ou celui de l'alimentation.
C’est une plante économe en eau, qui ne nécessite pas de traitements chimiques et qu’on peut transformer de multiples manières. Le chanvre possède beaucoup d’atouts et il est cultivé actuellement par une dizaine d’agriculteurs autour de Poitiers.
Le chanvre, une plante économe en eau
Depuis 2021, la communauté d’agglomération de Grand Poitiers a décidé de développer cette filière pour préserver la ressource en eau. Frédy Poirier est vice-président de Grand Poitiers en charge de l'agriculture et de l'alimentation : « En matière de production d’eau potable, on doit arriver à mettre en œuvre sur notre territoire des cultures qui sont moins exigeantes en matière de pesticides et le chanvre a cet avantage-là. Il peut produire suffisamment avec un équilibre économique sans avoir recours aux pesticides. »
On a des murs qui respirent et qui permettent de gérer la chaleur, l’humidité ou le froid.
AlexiaHabitante de Blanzay (86)
Le chanvre ne manque pas de débouchés, à commencer par le secteur du bâtiment. La plante, une fois transformée, est utilisée comme isolant et séduit certains particuliers, comme Alexia de Blanzay, dans la Vienne : « On a des murs qui respirent et qui permettent de gérer la chaleur, gérer l’humidité, gérer le froid et en plus, ça crée quelque chose de très chaud, de très agréable à vivre à l’intérieur. On est dans quelque chose de doux, de très confortable, on est comme dans un nid. »
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Moi, j'aime bien travailler le chanvre en pâtisserie, mais il y a aussi l’huile qu’on peut utiliser en vinaigrette, la farine pour faire du pain.
Stéphane BoucardCuisinier de l'école Charles Perrault de Poitiers
Un autre débouché du chanvre qui peut être plus inattendu se trouve dans l’alimentation. Ce matin-là, à l’école Charles-Perrault de Poitiers, le cuisinier Stéphane Boucard prépare un broyé du Poitou à base de farine de chanvre pour le dessert des enfants. « Ça a des vertus. D’abord, ça apporte des oméga 3 et pour les enfants, ce sont des protéines. Moi, j'aime bien travailler le chanvre en pâtisserie, mais il y a aussi l’huile qu’on peut utiliser en vinaigrette, la farine pour faire du pain. »
Avec ses multiples utilisations possibles, le chanvre serait-il la plante du futur ? Sans doute pas encore, selon Jean-Frédéric Granger. Il est agriculteur à Celle-Lévescault, dans la Vienne : « Ça reste un marché de niche aujourd’hui. Il faut être en phase avec le marché, ça veut dire qu’il faut qu’on développe notre production au fur et à mesure que la demande se développe. Et la demande est là, elle va arriver. »
Actuellement, la culture du chanvre couvre 37 hectares sur le territoire de Grand Poitiers. À terme, l’agglomération vise les 200 hectares d'exploitation de cette plante.