Sur le campus de Poitiers, des étudiants se sont armés de pinces et de sacs poubelle pour retrouver leurs espaces, vraiment verts, ce jeudi 17 mars 2021. Un ramassage de déchets organisé pendant le Festival du Film Environnemental : des projections de courts-métrages pour sensibiliser aux enjeux climatiques, provoquer les discussions et réfléchir aux actions.
« C’est important d’avoir un cadre d’études propre. Quand on voit des déchets partout, ça donne pas envie de rester. Pourtant, on a plein d’espaces verts. » : Anaïs, Coline et Alexia sont étudiantes en lettres à Poitiers. Penchées au-dessus du terrain universitaire, les trois amies s’arment de pinces pour ramasser mégots et emballages : « ça fait de la peine de se balader et de voir des déchets partout », observent-elles.
Ce geste pour l’environnement est organisé dans le cadre de la semaine du Festival du Film Environnemental par l’École Nationale Supérieure d'Ingénieurs de Poitiers. A travers la diffusion de courts-métrages, les étudiants organisent des activités pour sensibiliser à la protection de l’environnement et aux enjeux climatiques.
Postés derrière le bâtiment de leur école, Camille, vice-présidente de l’association, Oriane, présidente et Virgile organisateur de ce Plogging (combinaison de jogging et de ramassage de déchets) veillent aux récompenses que recevront les meilleurs ramasseurs de détritus.
« Il y a beaucoup de déchets, c’est impressionnant, souffle Camille. On a même trouvé un générateur de tensions utilisé en travaux pratiques derrière un buisson ». Aux déchets insolites à ceux que l’on observe tous les jours, comme des tickets de caisse ou des mégots, s’ajoute les masques.
Des moments d’échanges et des
petits changements personnels
En plus du ramassage de déchets, les étudiants se sont retrouvés autour de fresques du climat : des cartes représentant les causes et les conséquences du dérèglement climatiques. Le but : faire des liens entre nos actions et l’impact qu’elles ont sur l’environnement.
Une activité qui permet une prise de conscience : « On pense tout connaître, mais on découvre toujours des liens qu’on ne soupçonnait pas », souligne Oriane. Mardi soir, le documentaire de Cyril Dion et Mélanie Laurent, Demain, a été projeté pour ouvrir le festival. Pour les organisateurs, le plaisir de ces 5 jours réside dans la rencontre, les discussions qui émergent « pour se rendre compte de ce qu’on peut faire au quotidien pour réduire notre impact, de possibilités qui existent autour de Poitiers », précise Camille.
Des solutions accessibles
Les trois amis s’approvisionnent à l’AMAP (Association pour le maintien d'une agriculture paysanne) liée à leur école. Mais ils orientent certains étudiants vers des solutions abordables, comme les paniers de légumes distribués sur le campus. « Le prix peut faire peur aux gens mais c’est une croyance. Enfaite, si on a les bonnes informations, on trouve. »
Partager l’information est donc un des buts de ces rencontres. « En sensibilisant les personnes, on fait en sorte qu’elles se sentent concernées par les informations qu’elles entendent sur l’environnement », explique Camille. De ces discussions émergent des décisions, comme réduire sa consommation de viande. C’est d’ailleurs la décision prise par Manola et Quentin, qui reviennent avec deux gros sacs remplis de déchets.
Je vais aller voir le directeur de l’école pour lui proposer qu’on fasse ça tous les mois, pas qu’une ou deux fois par an
Quentin, étudiant ingénieur à l'ENSI
Avec Manola, ils ont de petits revenus, mais ils arrivent à manger local, moins de viande, et trient leurs déchets. « A qui on donne notre argent, c’est militant », rebondit Camille, vice-présidente du Festival du Film Environnemental. Oriane est d’accord : essayer de favoriser les producteurs locaux, manger des fruits et légumes de saison et choisir auprès de qui elle dépense ses économies fait partie du concret de son engagement. Pour Oriane, Virgile et Camille, consommer ou produire raisonnablement est un enjeu d’avenir.
Réduire notre consommation est une vraie solution pour l’environnement
Camille, vice-présidente du Festival du Film Environnemental
Les trois étudiants ingénieurs mettent leur sensibilisation à l’environnement au service de leur domaine professionnel. Oriane réfléchit à l’amélioration de la thermique des bâtiments, Virgil à la pollution engendrée par leur construction. ce vendredi, 15 courts-métrages seront présentés : des films destinés à faire réfléchir les spectateurs, et surtout, à provoquer le débat et des actions.