Samedi midi 24 juin, près de deux cents personnes se sont réunies devant la Mairie de Gençay, dans la Vienne, afin de protester contre un projet de douze nouvelles réserves de substitution sur le territoire.
Les collectifs contre les réserves de substitution se multiplient.
Devant la mairie de Gençay, dans la Vienne, près de 200 personnes se sont réunies samedi midi pour protester contre le projet de douze nouvelles mégabassines sur leur territoire.
Les fondateurs du collectif veulent aussi se faire connaître de la population locale, à l'instar de Bassines Non Merci, leur homologue des Deux-Sèvres, tout en se distinguant des événements à Sainte-Soline : ils refusent toute forme de violence, mais soutiennent tous les combats contre l'accaparement des ressources en eau.
Depuis octobre, Stéphane, habitant du territoire, fait du porte-à-porte et se rend sur les marchés pour sensibiliser la population à ces questions : "Les gens sont informés, ils ont compris que l’eau de ces bassines, ce n’est pas le ruissellement de la pluie, c’est pompé dans les nappes", affirme-t-il. "On se dit que c’est anxiogène pour beaucoup d’entre nous cette question de l’eau. Tout seul, ce n’est pas possible, ensemble, peut-être qu’on va trouver des solutions collectivement, c’est un peu la réponse qu’on fait à la fatalité qu’on a croisée chez les marchés et chez les gens."
Les gens disent "qu’est-ce qu’on peut faire ? À chaque fois, l’État passe en force."
StéphaneHabitant du territoire
François Croigneau, agriculteur militant à la Confédération paysanne, a également répondu à l'appel à manifester. Il a été profondément marqué par les derniers épisodes de la lutte contre les mégabassines : "Aujourd'hui, le résultat de l'action à Sainte-Soline nous a beaucoup remis en question et nous fait dire qu'il faut changer nos modes d'action, faire des actions plus locales et plus symboliques, sur cette répartition de l’eau entre les citoyens, les besoins économiques et le milieu évidemment."
Vers une communication avec les élus ?
Les manifestants et manifestantes dénoncent également le silence de leurs élus à la suite de leur demande de moratoire sur ce projet. En septembre 2022, la communauté de communes a voté en faveur de ce projet de réserves de substitution destinées à l'irrigation agricole.
De son côté, le maire de Gençay, François Bock, affirme ne pas avoir été mis au courant de ce rassemblement et avoir seulement reçu un courriel non signé. L'édile est également conseiller départemental et président de l'EPTB (Établissement Public Territorial de Bassin) local, et il regrette un manque de communication : "S'ils veulent qu'on les écoute, il faut déjà qu'ils prennent contact avec les élus", déplore-t-il. "Moi quand je reçois un mail avec cinquante ou soixante personnes dessus, je ne me sens pas concerné, s'ils veulent prendre contact avec moi, je suis bien sûr à l'écoute."