Le suspect interpellé après les tirs qui ont coûté la vie à Anis à Poitiers la semaine dernière doit être présenté à un juge d'instruction "en vue de l'ouverture d'une information judiciaire pour assassinat", ce jeudi. L'homme de 25 ans est un membre présumé d'un gang marseillais.
Le meurtrier présumé d'Anis, 15 ans, tué par balles dans le quartier des Couronneries à Poitiers le 31 octobre, serait membre d'un "clan marseillais", a indiqué Bruno Retailleau au micro de Sud Radio, ce jeudi.
Nos confrères de France 2 précisaient dès ce mercredi soir que selon les enquêteurs, le tireur présumé fait partie du gang de narcotrafiquants marseillais, Yoda.
Une information également confirmée par BFMTV, qui précise que le suspect se nomme Issachar P. et "avait été interpellé, au cours de l’année 2022, dans la cité de La Paternelle, située dans le 14ᵉ arrondissement à Marseille".
L'identité du suspect a été confirmée à France 3 Poitou-Charentes par une source proche du dossier.
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Une marche blanche
Plus tôt dans la journée, jeudi, le parquet de Poitiers confirmait que le suspect interpellé après les tirs qui, au total, ont fait un mort et quatre blessés, tous mineurs, devait être présenté à un juge d'instruction en vue d'une probable mise en examen pour "assassinat".
Cet homme de 25 ans, considéré comme le tireur présumé, "sera déferré au parquet de Poitiers ce jour afin d'être présenté à un juge d'instruction en vue de l'ouverture d'une information judiciaire pour : assassinat, tentatives d'assassinats, détention d'arme et trafic de stupéfiants", indiquait le procureur de la République de Poitiers, Cyril Lacombe.
Selon nos informations, l'homme de 25 ans a été auditionné mercredi et jeudi matin par les services de police à Poitiers.
L'avocate de la famille, Me Yasmina Djoudi, confirme par ailleurs l'organisation d'une marche blanche, ce samedi après-midi, à l'initiative d'amis d'Anis, à laquelle devraient participer la famille de l'adolescent.
Reddition à Paris
Le suspect s'était rendu mardi aux services de police à Paris où il a été placé en garde à vue. Il a été ensuite transféré à Poitiers.
Son identité, qui a pu être vérifiée, "correspond à celle de l'auteur présumé des tirs qui faisait l'objet d'un mandat de recherche délivré par le parquet de Poitiers", a précisé le procureur.
Selon le parquet, l'homme est déjà connu de la justice pour des faits de trafic de stupéfiants et de violences. Il a également été mis en examen pour détention d'armes à Marseille, selon une source policière.
Le mandat de recherche délivré par le parquet visait un homme qui "se serait livré à la vente de produits stupéfiants" dans le quartier des Couronneries, lieu de la fusillade survenue le 31 octobre au soir.
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Munitions retrouvées
Lors d'une perquisition dans un logement qu'il aurait occupé, sept munitions du même calibre que les 11 retrouvées sur les lieux, ainsi que "des éléments partiels d'une arme démontée", ont été saisis par la police.
Les tirs se sont produits devant un restaurant kebab, alors qu'une soirée Halloween organisée par une association avait rassemblé de nombreux jeunes à proximité.
Commentant les faits vendredi matin sur BFMTV/RMC, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau avait déclaré à tort qu'"une rixe entre bandes rivales" avait ensuite opposé "plusieurs centaines de personnes".
Selon la police et le parquet, de brèves échauffourées n'ont concerné que quelques dizaines de personnes parmi la foule présente et les forces de l'ordre y ont mis fin rapidement.
Jeudi, le ministre de l'Intérieur a établi un lien entre ce dossier et le trafic de drogue dans l'agglomération marseillaise.
"Il y a une forme d'exportation, un peu comme une entreprise, qui depuis un socle, depuis un territoire complètement gangréné, est en train d'exporter et de conquérir, d'installer des succursales partout sur des villes moyennes", a-t-il assuré.
L'adolescent de 15 ans tué "n'avait aucun problème de délinquance", avait souligné ce week-end l'avocate de sa mère, qui s'est notamment exprimée sur l'antenne de France 3 Poitou-Charentes (voir vidéo ci-dessous).
Selon elle, le garçon "a dit à sa mère qu'il allait s'acheter un sandwich avant de rentrer. Et il a reçu une balle".
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Il "n'avait strictement rien à voir avec le trafic de drogue", a renchéri lundi la maire écologiste de Poitiers, Léonore Moncond'huy, demandant au ministre de l'Intérieur de "rétablir la vérité".