Une vingtaine d'entreprises du Poitou-Charentes sont actuellement à Paris, depuis ce vendredi et durant tout le week-end, pour y présenter le savoir-faire local. Deux d'entre elles ont été sélectionnées par la Chambre des métiers de Nouvelle-Aquitaine pour représenter la Vienne au Salon du Made in France.
Les gestes sont précis, cadencés, inchangés ou presque, depuis plus de cinquante ans. Dans un atelier poitevin, jusqu'à 2000 tourteaux fromagers sont fabriqués quotidiennement, selon les commandes : "On remplit à la main les tourteaux avec de la crème, mais tout est fait à l'œil, à la louche, il n'y a rien de dosé, c'est l'habitude", explique Isabelle Martin, gérante de Jahan Gourmandises et Tourteaux.
"Une belle reconnaissance de notre travail"
Le secret de cette spécialité emblématique du Poitou, c’est avant tout le savoir-faire. Chaque jour, la recette à base de beurre, d'œufs, de farine, de sucre et bien sûr de fromage frais, évolue, plus ou moins, mais ce qui ne change pas, c'est sa saveur, celle que portent les six salariés de l'entreprise, au salon parisien, en espérant conquérir l'Hexagone.
"L'invitation au salon made in France est une belle reconnaissance de notre travail, c'est une grande fierté, pour l'entreprise, pour la marque, pour l'équipe parce que c'est quelque chose qui nous permet de mettre en avant ce qu'on sait faire depuis très longtemps. L'entreprise existe depuis 1971, et c'est la première fois qu'on est sélectionné, donc on est très fiers", confie la gérante.
L'objectif, c'est de faire connaître le tourteau fromager, la marque et puis évidemment si on peut vendre quelques tourteaux, on en profitera aussi.
Isabelle MartinGérante de Jahan Gourmandises et Tourteaux
"Une opportunité de rencontrer la clientèle parisienne"
Le but est donc de vendre surtout de se faire un nom au marché du Made in France grâce à ses produits artisanaux. Eric Bonnin, potier depuis treize ans et invité à représenter la Vienne à Paris, espère un engouement autour de sa marque. Dans son atelier, il pétrit, façonne et cuit le grès, une matière vivante, avec laquelle il réalise de la vaisselle ou des objets décoratifs : "Dans mon travail, j'aime les choses simples, d'un premier jet. Je ne retravaille pas trop ce que je fais, je fais la pièce et c'est fini. Même à l'émaillage, je laisse les coulures, il y a des marques à l'intérieur, ça fait partie du charme de mes pièces".
Le processus pour réaliser une pièce peut durer une semaine, entre la fabrication, le tournage, le séchage, les différentes cuissons et l'émaillage : "La terre ne sèche pas de la même façon selon les saisons donc lorsque le temps est humide, ça peut prendre une semaine pour sécher, quand il fait très chaud, ça peut être trop rapide, donc ça peut craquer. C'est quelque chose qu'on ne contrôle pas toujours, on est très dépendants de l'environnement", raconte Eric Bonnin.
Après une trentaine d’années passées à New York, le céramiste, qui réalise environ 10 000 pièces par an, a retrouvé ses attaches familiales à Voulême. C'est une nouvelle inspiration pour des créations qui sont désormais 100% poitevines, et exposées pour la première fois en France : "C'est une expérience, c'est une opportunité de rencontrer la clientèle parisienne et française que je ne connais pas forcément". Au total, dix-neuf entreprises du Poitou-Charentes participent au Salon du Made in France, cette année, pour y faire découvrir les savoir-faire locaux.