"On était en train de leur installer le chauffage" : déception dans les communes qui n'ont pas été retenues pour accueillir les brigades de gendarmerie annoncées par Emmanuel Macron

La création de 238 nouvelles brigades de gendarmerie en France n'a pas fait que des heureux, notamment dans les communes qui étaient sur les rangs, mais qui ont été retoquées.

"Je ne vois pas ce qui nous a manqué." Comme beaucoup de maires qui avaient présenté un dossier pour accueillir une nouvelle brigade de gendarmerie, Liliane Chabauty a appris hier soir que sa commune ne figurait pas sur la liste des dix heureuses élues en Poitou-Charentes.

"J'entends beaucoup ronchonner dans la population ce matin, c'est une grande déception pour Availles-Limouzine", se désole l'élue, élue en 2020 sans étiquette. La petite cité tranquille de 1 300 habitants dans le sud de la Vienne avait pourtant reçu la visite du préfet et du sous-préfet l'été dernier. La visite des locaux s'était "bien passée" se souvient Madame le maire, "on était bien pressentis".

Et puis, ça rassurait la population de savoir que les gendarmes pouvaient s'installer, même si c'est vrai, on n'a pas plus de problèmes de sécurité qu'ailleurs.

Liliane Chabauty, maire d'Availles-Limouzine

À la rédaction web de France 3 Poitou-Charentes

Afin de mettre toutes les chances de son côté, la commune avait même acheté un immeuble de 130 mètres carrés qui devait accueillir les militaires sur deux étages. "On avait commencé les travaux de restauration, on était en train de leur installer le chauffage" insiste l'élue.

"Je ne sais pas si c'est parce qu'on est trop loin de Poitiers, mais nous, on est délaissé, il n'y en a que pour le nord de la Vienne" lâche Liliane Chabauty.

Sentiment d'abandon

Un sentiment d'abandon, c'est aussi ce qui domine chez le maire (SE) de Saint-Hilaire-de Villefranche, en Charente-Maritime. Lui aussi a été informé hier soir "en écoutant la radio" que le département allait être doté de trois nouvelles gendarmeries dont deux sur le littoral. "Une fois de plus, on a préféré la côte" grince Didier Bascles.

Située au coeur d'un triangle Saintes / Saint-Jean-d'Angély / Cognac, la commune de 1 300 habitants avait reçu le soutien des 110 communes constituant la communauté de communes du Vals de Saintonge et de tous les villages concernés par le périmètre d'intervention.

On avait mis en attente un terrain prévu pour un lotissement, c'était bien la peine de nous faire poireauter aussi longtemps pour nous dire que ce n'était pas possible.

Didier Bascles, maire de Saint-Hilaire-de-Villefranche

À la rédaction web de France 3 Poitou-Charentes

En lieu et place, des maisons d'habitation sortiront prochainement de terre. "On va relancer le projet, tant pis pour les gendarmes, tant mieux pour les familles qui attendent, l'important, c'est que le village continue à vivre" poursuit le maire.

Un brin amer, Didier Bascles cherche aujourd'hui à comprendre. "Cela aurait été pourtant logique qu'on nous rende notre gendarmerie, la nôtre a fermé il y a 15 ans."

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