Poitiers : face à une sécheresse inédite, la ville appelle les habitants à économiser l'eau

Depuis un an, le département de la Vienne est marqué par un très fort déficit en eau de pluie. Les nappes souterraines et les cours d'eau connaissent des niveaux historiquement bas. Grand Poitiers appelle les habitants et les professionnels à économiser l'eau.

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L'agglomération de Grand Poitiers tire la sonnette d'alarme : les cours d'eau et des nappes phréatiques sont à des niveaux historiquement bas. Devant le point de captage de Fleury, à Saint-Benoit (86), près de Poitiers, Laurent Lucaud, vice-président de Grand Poitiers en charge de l'eau et de l'assainissement, confirme le constat : "Nous nous situons à des niveaux inférieurs aux niveaux les plus bas enregistrés depuis que l'on fait des mesures !"

Le débit de la source s'élève actuellement à 290 m3/h, soit en-dessous du seuil de crise. Habituellement, à ce point de captage, le débit prélevé se situe à 600 m3/h. Impossible, cet été.

Depuis un an, l'agglomération et le département (et plus largement l'ancienne région Poitou-Charentes), subissent "un stress hydrique important", confirme l'élu communiste. "Le déficit hydrique est de 45% sur le bassin du Clain."

En cette fin juillet, les habitants ont, en partie, quitté leur domicile pour se rendre en vacances et la demande en eau au robinet a baissé. Reste que le manque d'eau est chronique depuis août 2021. Les nappes phréatiques ne se sont pas remplies au cours de l'automne et de l'hiver et des coupures pourraient intervenir d'ici au mois d'octobre, si le niveau des cours d'eau ne remonte pas suffisamment.

La situation est critique. L'eau que l'on économise aujourd'hui, c'est un matelas que l'on s'assure jusqu'à novembre.

Laurent Lucaud, vice-président de Grand Poitiers en charge de l'eau et de l'assainissement

"Il n'a pas plu pendant huit mois", lâche Laurent Lucaud, ou insuffisamment, entre octobre 2021 et mars 2022. "Or, de novembre à mars, c'est la période pendant laquelle les nappes se rechargent", poursuit l'élu de Grand Poitiers.

Comment économiser ?

Pour lutter contre le gaspillage, l'agglomération pictave explique avoir investi dans la lutte contre les fuites sur le réseau d'eau potable. Chaque année, les travaux de rénovation du réseau représentent un coût de 2 à 3 millions pour la collectivité. Mais la lutte contre le gaspillage a permis de réduire la quantité d'eau captée dans le milieu naturel. Ainsi, lorsqu'en 2014, l'agglomération prélevait 10 millions m3 d'eau, elle ne prélève désormais plus que 8 à 9 millions m3.

Les habitants peuvent, eux, réduire leur utilisation de l'eau du robinet en prenant, par exemple, des douches plus courtes, en n'arrosant plus les jardins (à moins d'utiliser une réserve d'eau de pluie), en ne lavant pas sa voiture et en traquant les fuites à la maison.

L'élu veut aussi s'adresser aux professionnels, grands consommateurs d'eau : des agriculteurs qui continueraient d'irriguer en dépit de l'interdiction préfectorale, les propriétaires de station de lavage automobile qui continueraient de fonctionner. Depuis la décision de la préfecture de la Vienne de déclencher le niveau 4 du seuil de crise (le niveau le plus élevé) le 18 juillet dernier, des contrôles sont actuellement menés pour traquer les abus.

On doit tenir jusqu'à novembre et nos réserves sont faibles.

Laurent Lucaud, vice-président de Grand Poitiers en charge de l'eau et de l'assainissement

Le message est désormais d'appeler à une plus grande sobriété dans les consommations d'eau.

Retour de vacances

"La population va revenir de vacances entre la mi et la fin août et, à la rentrée, on aura oublié la sécheresse. Or, on doit tenir jusque début novembre et nos réserves sont faibles", prévient Laurent Lucaud.

Pour l'élu communiste, "l'eau que l'on économise aujourd'hui, c'est un matelas que l'on s'assure jusqu'à novembre" et l'arrivée des pluies d'automne capables de regénérer les nappes phréatiques. "La situation est déjà critique, ça pourrait devenir catastrophique", prévient-il.

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