PORTRAIT. À seulement 21 ans, Éloïse est championne des élèves conducteurs routiers

Éloïse Tardé vient d'être élue championne de France lors de la 10ᵉ édition des championnats de France des élèves conducteurs routiers. Un exemple à suivre pour ses professeurs et les futurs élèves de son lycée.

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Qui a dit que le métier de chauffeur-routier était exclusivement réservé aux hommes ? À seulement 21 ans, Éloïse Tardé prouve le contraire, conduire des camions de plus de 20 tonnes ne lui fait pas peur. Cette Poitevine vient d'être sacrée championne des élèves conducteurs routiers lors d’un concours national.

Faire de sa passion, son métier

Pour cette ancienne coiffeuse en pleine reconversion, ce titre représente une réelle reconnaissance de tout le travail accompli. "Au départ, j’étais surprise. Quand j’ai su que j’avais gagné, je me suis dit : 'ce n’est pas moi !'", indique-t-elle en rigolant. "Après, j’ai été très fier de mon parcours : ça m’a confronté dans mon choix de carrière professionnelle et que j’ai bien choisi ma voix. Je suis fière de rentrer dans cette catégorie conductrice, étant donné que l’on est très peu. Après, je n’arrive pas à me l’imaginer parce que je n’ai pas encore mon bac."

Je n’ai pas eu de frein ou d’inquiétude, contrairement à ma famille qui s’inquiète parce que je suis une femme.

Éloïse Tardé

Championne de France des élèves conducteurs routiers

Car Éloïse est encore en Terminale pro et passe son baccalauréat en cette fin du mois de juin. Éloïse n'a jamais ressenti une quelconque pression ou de gêne par rapport à son métier : "Je n’ai pas eu de frein ou d’inquiétude, contrairement à ma famille qui s’inquiète parce que je suis une femme. C’est un peu compliqué, ils craignent un peu pour ma sécurité. J'arrive à ne pas les rassurer en disant que ça ne me stresse pas du tout. C’est quelque chose qu’il me plaît, et ils le voient."

Éloïse veut de sa passion son métier et rêve de travailler dans le transport international dans les matières dangereuses. "J’aimerais conduire, partir la semaine et partir en international. J’adore conduire. On a en plus ce sentiment de liberté dans ce métier, du fait que l’on est seul dans ce camion et que l’on voyage bien, que l’on travaille et que l’on découvre de beaux paysages." La jeune championne souhaite donner quelques conseils à celles qui hésiteraient à se lancer là-dedans : "Je dirais aux filles de se faire confiance, d’avoir confiance en soi et de ne pas écouter ce que les autres peuvent dire."

 "Ça reste encore un métier "macho""

C'est un choix de carrière que peu de femmes empruntent. Seulement 15 femmes ont participé à ce concours. Dans cette profession, elles ne représenteraient que 12 % de l'ensemble des chauffeurs routiers, selon un récent rapport du gouvernement. "J’ai suivi Héloïse pendant trois ans, avec d’autres professeurs. Elle était la seule fille de sa classe, donc ce n’était pas évident pour elle de s’intégrer", explique Sandrine Ravon, professeure de transport routier au lycée Isaac-de-l'Étoile de Poitiers.

La victoire d’Éloïse montre que les femmes ont une place dans ce milieu professionnel.

Sandrine Ravon

Professeure de transport routier au lycée Isaac-de-l'Étoile de Poitiers

Sa victoire au championnat de France est une concrétisation pour elle, ainsi que pour le corps professoral qui l'entoure. "Quand on l’a inscrite au championnat, c’est toute une concrétisation qui a été réalisée par l’équipe durant ces trois ans, indique-t-elle. La victoire d’Éloïse montre que les femmes ont une place dans ce milieu professionnel. Ça peut peut-être faire peur aux jeunes filles parce qu’elles pensent qu’elles n’ont pas la carrure, pas assez de force, que le véhicule est trop gros...".

Cependant, le métier de chaffeur-routier n'est pas encore complètement fait pour les femmes, ce que regrette Sandrine Ravon. "Ça reste encore un métier "macho". Il y a vraiment des difficultés comme aller aux toilettes. Et la mentalité : certains hommes ont encore des préjugés par rapport à la conduite au volant. Les jeunes conducteurs ont vraiment changé là-dessus, qui intègrent beaucoup plus facilement les jeunes femmes."

Une fois le bac dans la poche, Éloïse Tardé ne songe qu'à une seule chose, sillonner les routes de France avec son camion.

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