Changer de métier, se lancer dans une nouvelle aventure : beaucoup en rêvent, mais peu franchissent réellement le pas. Seuls les plus déterminés se lancent dans la grande aventure. C'est le cas d'Hélène Bonnard, installée dans la Vienne. Cette ancienne professeure de collège est devenue boulangère-paysanne.
Sur sa propriété située dans la Vienne, Hélène Bonnard, quasiment la cinquantaine, a changé de cap pour devenir boulangère-paysanne.
Exit la vie parisienne et son passé de professeure de collège. Aujourd'hui, elle produit du pain, en moyenne 75 kilos par semaine.
"En ville, on est déraciné"
Une cadence qu’elle espère augmenter en diversifiant sa production et ses points de vente. Actuellement, son pain est proposé essentiellement sur les marchés. En parallèle, elle cultive 10 hectares de blé : " Je me suis senti prisonnière là-bas (en région parisienne). On a besoin de savoir d'où vient notre alimentation. Le cycle du vivant, on ne le voit pas en ville, on le voit à la campagne. En ville, on est déracinés ", estime-t-elle.
Retour sur les bancs de l'école
Aujourd'hui, les gestes sont précis, assurés. Mettre la main à la pâte, façonner la matière, des étapes qui rythment la nouvelle vie d’Hélène. Pourtant rien ne l'a prédestinée vraiment à se lancer dans cette activité.
Professeure en sciences de la Vie et de la Terre (SVT) au collège, elle a quitté la région parisienne pour reprendre ses études. Elle a dû alterner entre théorie du baccalauréat agricole et périodes de stages, histoire de s'immerger et de réapprendre une nouvelle activité : "Dans l'agriculture, il y a une base scientifique avec les plantes. Les connaissances que j'avais me servent et il en est de même pour la boulangerie. C'est un métier différent, mais mon premier métier m'apporte quotidiennement ". De sa vie d'avant, Hélène ne regrette rien, hormis le contact avec ses élèves et la transmission du savoir.
Dans sa nouvelle vie, la pédagogie n'est jamais loin. De quoi éviter une dose de nostalgie : "quand les clients posent des questions, le côté transmission et contact, je le retrouve ponctuellement. C'est ce qui était intéressant dans mon ancien métier et qui perdure aujourd'hui", sourit-elle.
Reportage de Marie Radovic et Romain Burot