Alors qu’on vient de célébrer la journée internationale du droit des femmes, on s’intéresse cette semaine dans Dimanche en Politique à la place des femmes dans le monde agricole.
En France, un agriculteur sur trois est une agricultrice. Ce mot « agricultrice » n’est entré dans le Larousse qu’en 1961, alors que les femmes ont toujours tenu un rôle important, souvent dans l’ombre de leur conjoint agriculteur. Quel est leur statut ? Quelles difficultés rencontrent-elles ? Quelle est leur image dans la société ?
Pour en parler, nous avons invité dans notre émission :
- Agathe Raimbert, agricultrice dans la Vienne, à mi-temps dans l’exploitation de son conjoint et dans une entreprise de négoce. Elle est candidate sur la liste d’Alliance Rurale pour les élections européennes en juin.
- Coralie Dénoues, Présidente du Conseil départemental des Deux-Sèvres. Elle est cogérante de l’entreprise familiale spécialisée dans le commerce de bestiaux.
- Edgard Cloerec, Directeur général de la MSA des Charentes, la Mutualité Sociale Agricole. C’est le régime de protection obligatoire des professions agricoles.
La MSA a publié à l’occasion du Salon International de l’Agriculture son 1ᵉʳ baromètre consacré aux femmes dans le monde agricole. Une enquête qui dresse le portrait-robot de l’agricultrice française en 2024.
En Poitou-Charentes, entre 20 et 25 % des chefs d’exploitations agricoles sont des femmes. Il y a une diversité de production, entre l’élevage, la culture, la viticulture.
Edgard CloerecDirecteur général de la MSA des Charentes
Dans une enquête, réalisée début janvier, on perçoit les signes annonciateurs du mouvement de contestation qui a secoué le monde agricole en février dernier. 66 % des agricultrices jugent leur rémunération insuffisante.
Le chef d’exploitation n’a pas de visibilité sur sa rémunération. On ne sait jamais d’une année sur l’autre quels seront les prix et nos coûts de production.
Agathe Raimbertagricultrice dans la Vienne
Les femmes ont durement acquis leurs droits ces 50 dernières années. Statut, droit à la retraite, congé maternité… Pour Coralie Dénoues, les stéréotypes ont la vie dure : « Ce qui pèse aujourd’hui, c’est le poids sociétal, le poids familial, car dans beaucoup de foyers, on attend de la femme qu’elle conjugue sa vie à la ferme avec l’éducation des enfants, les tâches ménagères. »
Les avancées sociales acquises ces dernières années suffiront-elles à convaincre la jeune génération de se lancer ? Selon l’étude de la MSA, seule, une agricultrice sur deux encouragerait ses enfants à travailler dans le secteur agricole.