La moitié des bassins versants du Poitou-Charentes sont concernés par des restrictions d'eau plus ou moins strictes. Le département de la Vienne est dans la situation la plus critique : tous les bassins versants sont en alerte, dont la moitié en crise.
Les départements du Poitou-Charentes ne dérogent pas à la situation nationale : quasiment tous les territoires de France sont concernés par des restrictions d'eau, mais tous les bassins versants ne sont pas au même niveau. Un point sur ce qu'il est possible de faire selon les endroits.
La moitié de la Vienne est en crise
La Vienne a été l'un des premiers départements de la région à mettre en place des mesures de restrictions d'eau pour les particuliers cette année. Depuis le 14 juin, le département est en alerte. En cause, une pluviométrie déficitaire des mois d'avril et de mai ainsi qu'une hausse des températures fin mai-début juin.
On décompte dix-sept bassins en situation de crise, quinze en alerte renforcée, deux en alerte et un en vigilance.
Alerte renforcée pour la Charente
En Charente, la préfète a pris des mesures de restrictions, le 20 juillet, pour 19 des 28 bassins qui souffrent de la sécheresse. C'est notamment le sud du département qui est le plus touché. Deux bassins versants sont en crise de niveau 1. Dans les bassins dans lesquels une restriction s'applique, il est interdit de laver sa voiture ou sa façade, de remplir et vidanger sa piscine, ou d'arroser sa pelouse.
On décompte trois bassins en situation de crise, trois en alerte renforcée, treize en alerte et deux en vigilance.
Plusieurs alertes du côté des Deux-Sèvres
Les rivières du département peinent à se remplir, et les restrictions d'eau se sont renforcées ce week-end du 22 et 23 juillet. Dans le nord des Deux-Sèvres, dans le bassin de la Dive du Nord, le seuil de crise a été enclenché et du côté du bassin du Layon, l'alerte renforcée a été déclarée.
On décompte un bassin en situation de crise, six en alerte renforcée, huit en alerte et six en vigilance.
La Charente-Maritime en alerte, mais relativement épargnée
Si le département est toujours déficitaire en eau, la situation n'est pas catastrophique. Alors que les réserves étaient au plus bas pendant l'hiver, des pluies de printemps avaient un peu résorbé le déficit. Plusieurs bassins de la Charente-Maritime font toujours l'objet d'alerte ou en alerte renforcée et seul un bassin est en crise.
On décompte un bassin en situation de crise, deux en alerte renforcée, quatre en alerte et quatre en vigilance.
Quatre seuils de restrictions existent pour permettre aux préfets de prendre des dispositions et gérer les stocks d'eau disponibles en période de sécheresse. Tous les préfets ne prennent pas exactement les mêmes restrictions malgré des seuils similaires. Les décisions sont prises en fonction des besoins et usages du territoire. Pour plus de précisions, le site gouvernemental Vigie eau permet de savoir avec précision quelles restrictions s'appliquent à vous selon votre adresse.
- Vigilance
À ce plus bas niveau, il s'agit avant tout de faire la sensibilisation. Aucune restriction d'eau n'est mise en place, seules des informations sur les façons de faire des économies d'eau sont diffusées.
- Alerte
C'est à ce niveau qu'arrivent les premières restrictions d'eau, notamment à des fins agricoles. Les prélèvements d'eau pour les usages agricoles doivent être réduits jusqu'à 50% et peuvent être interdits jusqu'à trois jours par semaine.
Pour les particuliers, il y a parfois l'interdiction d'arroser pelouses et jardin potagers dans la journée lorsqu'il fait le plus chaud (pour éviter une évaporation trop importante), de remplir leurs piscines, ou encore de nettoyer leurs façades.
- Alerte renforcée
Lors de ce niveau d'alerte, les prélèvements d'eau pour l'agriculture sont drastiquement réduits : la réduction peut être supérieure ou égale à 50 %, et l'irrigation interdite pendant trois jours et demi par semaine.
Arroser ou laver sa voiture peut être complètement interdit. De même pour l'arrosage des pelouses et des espaces verts, tandis que les restrictions pour l'arrosage des jardins potagers s'amplifient.
- Crise
Plus haut niveau de restrictions possible, le seuil de la crise est déclenchée lorsque les trois précédents n'ont pas été suffisants. Seuls les prélèvements prioritaires sont autorisés : à savoir l'alimentation en eau potable, les usages en lien avec la salubrité, la santé et la sécurité.
Interdiction d'arroser les espaces verts ou les terrains de sport (de manière réduite en cas de compétition nationale ou internationale). L'ARS doit autoriser le renouvellement, le remplissage et la vidange des piscines publiques, mais c'est complètement interdit pour les piscines privées.