Témoignage. "J'ai attendu ce moment toute ma vie" : après deux ans de préparation, Lisa va se faire baptiser

Publié le Écrit par Juliette Pommier
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Comme près de 7 200 Français, la jeune femme de 22 ans va recevoir le premier sacrement de l'Église catholique ce week-end. Depuis dix ans, le nombre de demandes de baptême a explosé en France. Au sein du diocèse de Poitiers, ils seront 200 à être introduits, ce samedi 30 mars, pour Pâques.

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D'aussi loin qu'elle s'en souvienne, Lisa* a "toujours cru". Née de parents baptisés, mais non pratiquants, elle n'a jamais reçu d'éducation religieuse. "J'ai fait toute ma scolarité dans le public, mon entourage est plutôt non-croyant." Il y a deux ans, elle a entamé son catéchuménat : "le parcours religieux pour les adultes qui souhaitent faire leur baptême".

Ce samedi 30 mars, elle sera baptisée à la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, dans la Vienne. Une date symbolique dans le calendrier chrétien : "ce sera la fête de Pâques, la plus importante de l'année." Comme Lisa, 7 135 adultes seront baptisés ce jour-là, en France. Depuis dix ans, le nombre de demandes de baptême a augmenté de 120 %, selon une enquête de la Conférence des évêques de France (CEF). Et ce, malgré les scandales à répétition au sein de l'Église catholique.

"J'apprends à chaque fois quelque chose"

Se préparer au baptême est engagement qui demande du temps : pendant deux ans, Lisa s'est rendue une fois par mois chez l'un de ses accompagnateurs pour dialoguer autour d'extraits de la Bible. Des personnes désignées pour aider le catéchumène dans son parcours de foi.

"Nous nous retrouvons pour discuter de chapitres choisis des Évangiles. On les replace dans leur contexte et on réfléchit à ce que ça nous apporte dans notre vie d’adulte, témoigne la jeune femme de 22 ans. J’apprends à chaque fois quelque chose. Et un texte peut vous parler d’une manière à un moment, puis complètement différemment quelques mois plus tard."

Lors de son catéchuménat, Lisa a également pu compter sur sa grand-mère, la seule personne croyante de son entourage. "Depuis que je suis enfant, elle me répète qu’elle prie pour moi : ça compte beaucoup à mes yeux. Avant que je décide de me faire baptiser, nous ne partagions pas beaucoup notre foi, c'est une personne pudique. Maintenant, grâce à nos échanges, je sais que je ne me suis pas trompée de voie."

"Un vide qui est toujours comblé"

C'est aussi grâce à elle que sa petite-fille a décidé de sauter le pas. "Elle a 92 ans cette année, et je voulais qu’elle me voie recevoir ce sacrement avant qu’elle parte." De ces deux années d'apprentissage, l'étudiante a tiré une grande liberté. "Entamer ce parcours m’a permis de me rendre compte que je n’étais pas seule dans la foi. Que je pouvais dire des choses comme “Jésus, Dieu, Je crois”."

Quelque 800 personnes devraient se présenter aux portes de la cathédrale ce samedi. "Je suis stressée parce qu’il y aura beaucoup de monde. Mes parents ont invité toute ma famille : c’est la première fois que nous serons tous réunis." Elle sera notamment entourée par les parrains et marraine qu'elle a choisis pour l'occasion : son oncle et "une très bonne amie de mes parents".

"Les catéchumènes vont tous être réunis sur le parvis pour recevoir un cierge. Nous allons ensuite entrer dans la cathédrale, plongée dans l'obscurité, détaille-t-elle. Elle va s’allumer au fur à mesure de la messe, à chaque fois que nous allons lire un texte."

À quelques heures du grand jour, Lisa a hâte. "J'ai attendu ce moment toute ma vie. Le baptême est censé être une nouvelle naissance : j’ai maintenant conscience de tout ce que ça va engendrer. Avoir la foi, c'est comme si j'avais un vide qui est toujours comblé."

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