En 2021, Alexandre est victime d'un incendie dans son hangar agricole. Il y a perdu 80 % de son stockage. Depuis, il n'arrive pas à s'en sortir. Une petite clause dans son assurance l'a fait plonger dans un énorme endettement. Sa sœur a lancé une cagnotte en ligne pour tenter de lui venir en aide.
En 2021, un incendiaire sévit dans le nord de la Vienne et brûle les fourrages. Les dégâts sont considérables. Alexandre est touché. Il ne reste plus rien de l’immense bâtiment agricole qui abritait tout son fourrage. 4 500 tonnes de paille et de luzerne destinées à la vente ont été détruites, à l’automne de cette année-là.
Depuis ce drame, le couple croule sous les dettes. En septembre 2024, une cagnotte a été lancée pour leur venir en aide.
80 % de son stockage parti en fumée
"Le 13 octobre au soir, le bâtiment est en feu. Un pyromane est venu allumer vers 20 h 30, 21 h, en soirée. La totalité a été brûlée. C'était le plus gros du stockage, ça représentait près de 80 % du stockage de l'activité de l'entreprise", raconte Alexandre, ce lundi 14 octobre 2024, la gorge nouée.
Après le sinistre, il découvre une petite ligne dans son contrat d’assurance. C'est une clause qui divise par deux sa compensation. "Suite à l'expertise, l'assurance m'a signalé une limite contractuelle d'indemnisations à hauteur de 250 000 euros, pour un préjudice à 400 000 euros. Cette indemnisation ne couvre pas l'achat de paille, de transformation et de matières premières". Il ajoute : "Au fur et à mesure que les bêtes arrivent, il y a de nouveaux frais bancaires, d'agios, de recouvrement, un passage au tribunal pour un client".
À mes yeux, la justice, elle ne fait pas grand-chose. Et ça, ce n'est pas normal.
Sandra,compagne d'Alexandre
C’est le début d’un engrenage, la course au remboursement des dettes et des frais bancaires. Trois ans après le sinistre, il manque toujours 200 000 euros. Toute la famille est touchée de plein fouet.
Sandra, sa compagne, vit cette situation "avec beaucoup de mal. Ce n'est pas facile tous les jours. Le regard des gens, surtout, pour nos enfants. Il faut essayer de les protéger au maximum", explique-t-elle, en larmes et "très en colère". Elle continue : "À mes yeux, la justice, elle ne fait pas grand-chose. Et ça, ce n'est pas normal".
Une cagnotte comme "dernière solution"
En septembre dernier, la sœur d’Alexandre lui propose de mettre en place une cagnotte pour sauver le commerce de paille, hérité de leurs parents. Un appel au secours difficile pour cet agriculteur.
À ce jour, 4 835 euros ont été récoltés. "On s'expose et on expose nos problèmes alors que je suis réservé. Mais là, on n'a pas le choix, c'est obligatoire. C'était la dernière solution", souligne Alexandre. "On espère que ça apporte quelque chose. Et même si ça ne nous apporte pas la totalité, ça peut ouvrir les yeux de certaines personnes parce que Alexandre, ce n'est pas un cas isolé. On voudrait remonter la pente, mais je pense que ça va être compliqué", complète Sandra.
À ce jour, l’auteur des incendies n’a toujours pas été retrouvé. Alexandre, lui, espère encore sauver une partie de ses activités agricoles.
Reportage de Marie-Noëlle Missud et Marine Nadal