Les salariés des fonderies Fonte et Saint-Jean Industries Poitou (ex Aluminium) du site industriel d'Ingrandes-sur-Vienne, ont lancé un mouvement de grève de 24 heures, lundi soir, pour protester contre la casse sociale qui les attend et mettre en garde Renault, leur principal donneur d'ordre.
Les ouvriers des Fonderies du Poitou à Ingrandes-sur-Vienne, ont lancé un mouvement de grève de 24 heures, ce lundi soir.
Le sort des sites de Saint-Jean Industries Poitou (ex fonderie aluminium), et de la Fonderie du Poitou Fonte, tout deux en procédure de redressement judiciaire, sont en attente d'un repreneur.
Ce mardi matin, près de 400 salariés ont débrayé et ont bloqué l'entrée de ces usines en guise d'avertissement contre leur principal donneur d'ordre, Renault. Ils se sont ensuite rendus dans un centre de formation dirigé par le géant automobile pour faire entendre leur voix.
Leur demande : un accompagnement, de la part de l'industriel, des sites lors de leur reprise par un carnet de commande à la hauteur des enjeux, afin de limiter la casse sociale. Les deux entreprises, obsolètes, nécessitent en effet une diversification de leurs productions.
"On demande la réintégration chez Renault, car Renault est la source de nos difficultés, Alu comme Fonte, note Jean-Yves Huet, délégué CGT à Saint-Jean Industries. Car, si l'on a un repreneur, il nous faut un capacitaire pour nous faire vivre, nous donner un avenir, une diversification immédiate, mais aussi un volume conséquent de Renault pour permettre cette transition. Un chevauchement des productions Renault pourrait permettre d'accompagner la diversification du repreneur. Sans ça, il n'y a personne, et c'est la fermeture."
Depuis la demande de placement en redressement judiciaire de Fonderie du Poitou Fonte, fin janvier, de la même manière que son voisin l'ex Fonderie Alu en novembre, la voie est ouverte à une reprise commune.
À l'heure actuelle, un seul dossier de reprise a été déposé par le groupe anglais Liberty House. Le tribunal de commerce de Lyon a accordé un délai supplémentaire d'un mois à Saint-Jean Industries (ex Fonderie Alu) pour trouver un repreneur, et a demandé que Renault établisse un plan de charge de travail avec le repreneur pour assurer la transition.
Ce mardi, le député MoDem de la 4ème circonscription de la Vienne, Nicolas Turquois, était présent pour soutenir les salariés.
Après la phase « raisonnable » du dialogue et de la concertation, il faut maintenant un vrai rapport de force pour que le @gouvernementFR et @renault_fr assument leurs responsabilités et donnent un avenir aux Fonderies du Poitou Fonte et Alu ! #emplois https://t.co/tDyLgJ9RYv pic.twitter.com/8NM9HUwyEJ
— Nicolas Turquois (@TurquoisNicolas) 5 février 2019
► Reportage d'Anne-Marie Baillargé, Francis Tabuteau, et Maïlys Gimenez