Pas de file d'attente dans les bureaux de vote aujourd'hui contrairement à la foule qui se bousculait lors du 1er tour de la primaire de la droite. En gironde, on comptait près de 26 000 votants à midi, contre 80 000 en 2011.
A midi, le 20 novembre dernier, on comptait déjà 1,1 millions de votants qui s'exprimaient pour départager les candidats de la primaire des Républicains. A la fin de la journée, ils étaient 4,2 millions.
Aujourd'hui, à midi, 600 000 votants seulement s'étaient déplacés pour choisir les deux finalistes de la primaire de la gauche.
"Je vote toujours, depuis mes 21 ans, l'âge de la majorité à l'époque" nous dit une retraitée croisée ce matin à l'athénée municipal, à Bordeaux, où quatre bureaux sont regroupés. Elle précise tout de même qu'elle n'a pas voté pour les primaires de la droite, "je ne vote jamais à droite".
Un jeune votant, même pas 30 ans, nous confie lui qu'il "préfère choisir son candidat". Il n'attendra pas pour glisser son bulletin dans l'urne. Pas de queue ce matin au bureau.
7 candidats, trop de choix ? Les réactions à travers la France
Beaucoup de sympathisants semblent regretter le trop grand nombre de candidats. Ou bien ils craignent un second tour de présidentielle sans représentant de la gauche.
Par une température négative, Richard, 80 ans, s'est rendu à l'hôtel de ville de Lomme, commune populaire proche de Lille. "Sept candidats, c'est trop. Le paysage politique m'inquiète et le programme de la droite me fait craindre le pire", dit-il. Il a voté sans hésitation pour Manuel Valls, "car c'est celui qui a le plus l'étoffe pour être président", dit cet homme qui compte plus de 50 années de militantisme socialiste.
Caroline regrette la faible affluence ce dimanche matin à la mairie de ce bastion du PS. "Il y avait plus de monde il y a cinq ans" lors de la précédente primaire. Elle a opté pour Benoît Hamon, avec un certain enthousiasme. "Il est bienveillant, franc, bien à gauche. J'aime voter aux primaires car on vote vraiment par adhésion alors que lors des autres élections on vote souvent contre quelqu'un", glisse cette femme de 37 ans, qui a repris des études d'infirmière.
Plus pessimiste, Francis, retraité comme beaucoup de votants, pense que le PS "ne va avoir aucun candidat au second tour". Dans l'isoloir, il a mis le nom de Manuel Valls dans l'enveloppe "car il dégage une belle autorité et parce qu'il n'est pas guidé par une idéologie".
Pascale est surtout préoccupée par le problème du chômage. Arnaud Montebourg est selon elle le plus apte à faire baisser le chômage. "Montebourg a un discours franc et son programme fait la part belle au travail", dit cette secrétaire de 60 ans.
Au pied du beffroi de l'hôtel de ville de Lille, ce n'est pas la foule des grands jours. Martine, comme de nombreux militants socialistes, regrette que le bilan de François Hollande ne soit pas suffisamment mis en avant. "L'emploi repart, la lutte contre le terrorisme a été menée de manière efficace", observe-t-elle, refusant de dire pour qui elle a voté.
A Toulouse, à la Maison de la citoyenneté dans le quartier populaire des minimes, les votants, souvent des personnes âgées, arrivent au compte-goutte.
"J'ai voté pour Valls, il a une expérience qui n'est pas mal, il sort du lot. Il y en a qui ne me plaisent pas trop, ils en font un peu trop. On ne peut pas payer les gens à ne rien faire", explique Danielle, 75 ans, retraitée, à propos du projet de revenu universel défendu par Benoît Hamon.
Mais cette proposition intéresse William, 65 ans, retraité. "C'est une idée novatrice. Et Hamon, c'est une nouvelle tête. Il faut qu'émerge du PS une personnalité qui puisse faire le lien avec Mélenchon", dit-il.
Véronique, infirmière scolaire, s'était également déplacée pour la primaire de la droite et du centre car elle ne voulait pas que Nicolas Sarkozy "fasse encore cinq ans" à l'Elysée. Elle aussi a voté pour Hamon, pour sa jeunesse et "parce qu'il essaye d'apporter autre chose" au débat politique.
Dans l'Aveyron, à Millau, Jean-Claude croit aussi aux chances de Benoît Hamon. "C'est le plus à même de redresser le Parti socialiste. Il recentre le débat sur le social, sans tomber dans l'excès d'un Montebourg ou d'un Mélenchon", dit-il.
Dans la banlieue parisienne, à Alfortville, au bureau de vote de l'hôtel de ville, Vincent, 37 ans, bonnet sur la tête et sa fille de deux ans dans les bras, est venu voter "Vincent Peillon, pour (ses) convictions de gauche". "C'est le plus équilibré", explique-t-il, affirmant qu'il votera à la présidentielle pour le candidat désigné par la primaire, "quel qu'il soit".