Au printemps dernier, neuf bébés visons sont nés au parc de Zoodyssée à Villiers-en-Bois dans les Deux-Sèvres. C'est la troisième fois que ce parc accueille les naissances d'une espèce particulièrement menacée.
Cela devient presque un rituel. Depuis trois ans, au mois de mai, des bébés visons naissent à Zoodyssée. Quatre petits en 2019, quatorze en 2020, et cette année, ils sont neuf, (huit femelles et un mâle) issus de deux femelles différentes. Les faire-parts sont toujours tardifs car pendant leurs trois premiers mois de leur vie, ces bébés sont fragiles.
Au-delà d'être mignonnes, ces naissances laissent surtout espérer une survie de cette espèce. Le vison d'Europe est en effet l'espèce la plus menacée de notre continent. La France fait partie des six pays qui possèdent encore des individus à l'état sauvage, soit 250 recensés dans l'hexagone.
Ré-introduction à la prochaine génération
Cette année, ces naissances sont presque inespérées au vu du protocole sanitaire draconien mis en place pour lutter contre le COVID. "La sensibilité des récepteurs des visons est très semblable à celle des récepteurs humains, vis à vis de ce coronavirus. La transmission est possible entre ces animaux et les humains", explique Guillaume Romano, directeur du Parc Zoodyssée. En 2020, le Danemark avait procédé à l'abattage de 15 millions de visons élevés en captivité pour leur fourrure. Mais ici, dans les Deux-Sèvres, on est loin de l'élevage à la chaîne. Le travail est consacré à la conservation de cet animal fragile.
A terme, le parc espère pouvoir réintégrer des visons dans leur milieu naturel, mais là encore il faut un protocole précis. "Nos visons actuels nés depuis 2019 n'ont pas vocation à être réintroduits, ce sera les générations suivantes, avec des petits âgés d'un an", explique Guillaume Romano. En attendant, ces animaux sont élevés comme s'ils allaient retrouver leur milieu avec un minimum d'interaction avec l'homme. "Nous faisons en sorte que la présence de la nourriture ne soit pas associée avec l'humain ", précise le directeur du parc.
Pendant trois mois, les soigneurs ont observé, de loin, que les nouveaux petits étaient bien nourris par leur mère. Ces petits carnivores ne sont pas accessibles aux yeux des visiteurs du parc. En revanche, des caméras les surveillent 24h sur 24, pour apprendre à comprendre leur comportement et leur évolution d'animal solitaire.