Les détenus à vélo ont franchi les Pyrénées et sont arrivés à Canet-Plage. Un succès pour cette première course cycliste destinée à l'insertion des condamnés des prisons de Toulouse et Montpellier.
Le peloton de détenus a pris le départ lundi dernier de la première course cycliste organisée par l'administration pénitentiaire à travers les Pyrénées,
de l'Atlantique à la Méditerranée, une épreuve destinée à favoriser leur insertion future en 650 km et une quinzaine de cols.
Cette Transpyrénéenne a vu des détenus de divers établissements pénitentiaires du Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées partir de Saint-Jean-de-Luz, dans les Pyrénées-Atlantiques, pour gagner, en sept étapes, Canet-Plage, dans les Pyrénées-Orientales, ce 23 septembre.
Les détenus, qui étaient treize au départ avant d'être rejoints à mi-parcours par cinq autres personnes condamnées, ont été accompagnés de divers
personnels pénitentiaires, surveillants mais aussi personnels administratifs, précise la direction interrégionale des services pénitentiaires de Toulouse.
Une directrice de prison à même figurer parmi les cyclistes et le peloton a compté à terme une soixantaine de personnes.
Les détenus ont participé à la course sur la base du volontariat. Pour être retenus, il leur fallait être définitivement condamnés à une peine d'au moins sept mois et franchir avec succès l'étape d'un examen médical, selon la même source. Car l'épreuve, parrainée par le Comité régional du cyclisme Midi-Pyrénées et la Française des jeux, n'a pas été pas de tout repos. Les coureurs ont dû franchir une quinzaine de cols mythiques, comme le Tourmalet, Aspin, Aubisque ou Peyresourde, tandis que le parcours total est de 650 km. Le soir, coureurs et accompagnants ont dormi dans des gîtes.
Les participants ont commencé à s'entraîner en avril dans l'enceinte des différents établissements pénitentiaires et extra muros, avec des sorties cyclistes organisées chaque semaine. Au total, plus de 400 permissions de sortie ont été accordées par les autorités judiciaires et les cyclistes ont parcouru 60.000 km cumulés lors des entraînements.
Si des expériences similaires ont déjà eu lieu dans d'autres régions, c'est la première fois qu'une course de détenus est organisée dans les Pyrénées. Pour l'administration pénitentiaire, de telles expériences sont le moyen pour les participants "d'intégrer les notions de respect des règles, de confiance
et de dépassement de soi" et constituent "un élément majeur de la politique d'insertion".