Hommage rendu aux harkis à Rivesaltes dans le cadre de la journée nationale. Marine le Pen a fait le déplacement. Récupération politique ? La patronne du F.N. explique que cela fait 40 ans que le Front national soutient les harkis.
Cinquante ans après les accords d'Evian, les harkis, anciens supplétifs de l'armée française en Algérie, et leurs descendants, attendent ce mardi,
lors de la journée d'hommage national qui leur est consacrée, une reconnaissance par la France de leur "abandon".
Ce 25 septembre dans l'ancien camp de Rivesaltes, au moment de l'hommage recueilli, on retrouvait côte à côte Marine le Pen et Jean-Paul Alduy.
Cette journée d'hommage national aux harkis, instituée en 2001, c'est le ministre délégué aux Anciens combattants, Kader Arif, qui présidera
la cérémonie aux Invalides et lira un message du président Hollande, alors en déplacement à New York pour l'Assemblée générale des Nations Unies.
Au lendemain des accords d'Evian du 18 mars 1962 consacrant le retrait français d'Algérie, 55.000 à 75.000 harkis, selon les historiens,
ont été abandonnés en Algérie et victimes de sanglantes représailles. Quelque 60.000 ont été admis en France, logés dans des camps de fortune du sud du pays, dont le plus important à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales).
En avril dernier, une semaine avant le premier tour de la présidentielle, Nicolas Sarkozy s'était rendu à Rivesaltes pour honorer sa promesse faite cinq ans plus tôt, de reconnaître officiellement la "responsabilité historique" de la France dans "l'abandon" des harkis.
Une étude du Cevipof avait montré alors que la présidente du FN, Marine Le Pen, devançait Nicolas Sarkozy auprès de cette communauté avec 28% d'intentions de vote, contre 26% à celui-ci.
Marine Le Pen, sera d'ailleurs mardi à Rivesaltes pour rendre hommage aux harkis.
Depuis 1974, des enfants de harkis ont mené des grèves de la faim et marches de protestation pour obtenir la reconnaissance de leur drame
et une amélioration de leur sort.Ils ont connu une intégration très difficile en France, à la fois assimilés à des immigrés et rejetés par leurs compatriotes. Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, en 2000, les a qualifiés de "collaborateurs". En décembre 1999, tout en critiquant leurs conditions d'hébergement en France, il excluait leur retour en Algérie, précisant que "l'Algérie n'est pas leur pays".