Le CHSCT saisi n'a pas crée de commission d'enquête sur l'agence Pôle Emploi après la découverte d'un plan de souricière visant à aider la police dans l'arrestation d'un présumé fraudeur
Dans un premier temps, un membre de la direction régionale Pôle Emploi Languedoc-Roussillon avait affirmé avoir ouvert une enquête dans cette affaire.
Mardi, des agents de l'agence Montpellier-Pompignane ont reçu un courriel d'un de leur responsable les informant qu'un demandeur d'emploi, soupçonné d'être un fraudeur, avait été convoqué pour le lendemain afin "d'être localisé par la police", a raconté cette source.
L'interpellation de cet homme devait avoir lieu à l'extérieur de l'agence mais un policier serait présent à l'intérieur, ajoutait le texte, assurant que cet homme "n'est pas dangereux" et demandant aux salariés de le garder "un minimum de temps afin que la police se mette en place".
"Courage! Aucune crainte à avoir, la police ne sera pas loin", concluait le message sur cette souricière, qui a finalement été dénoncée par le syndicat SNU/FSU Pôle Emploi, alerté par "un appel au secours d'agents" auxquels on avait demandé "d'exécuter cette mise en scène".
Interrogée, la direction a assuré que dès mercredi matin, aussitôt après avoir été informé de cette opération, le directeur régional, Pascal Blain, avait exigé
son annulation et la sortie sur le champ du policier, qui "agissait sans commission rogatoire". M. Blain, qui n'a pu être joint , car il se trouvait en déplacement, a en outre envoyé vendredi matin un message aux agents pour les assurer qu'il ne souhaitait pas ce type de collaboration avec la police, a souligné une source proche du dossier.
Le directeur a rappelé "l'importance qu'il attache à la qualité de (ses) relations avec les forces de l'ordre ainsi qu'à la lutte contre les fraudes mais dans le
respect du cadre légal de l'action (de Pôle Emploi) en tant que service public". Selon cette source, les services de Pôle Emploi avaient déposé une plainte contre ce demandeur, suspecté de fraude et recherché pour d'autres affaires, mais ce plan est la conséquence "d'un excès de zèle de la part de pieds nickelés", alors que le directeur de l'agence n'était même pas au courant de cette initiative. Des sanctions pourraient être prises à l'encontre des agents à l'origine de cette opération, a encore indiqué cette source.