Garde à vue prolongée de 24 heures pour les 14 interpellés, avant leur transfert à Montpellier mardi

La garde à vue des handballeurs et des membres de leur entourage, arrêtés dimanche, a été prolongée de 24 heures lundi après-midi, a affirmé le procureur de la République Brice Robin.

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"Je confirme que la garde à vue de mes clients et de l'ensemble des gardés à vue a été prolongée de 24 heures", a également déclaré Me Jean-Yves Liénard, avocat d'un des joueurs, Michael Robin. "On peut tabler sur un transfèrement demain (mardi) matin ou en matinée pour une présentation devant le juge d'instruction probablement en milieu ou en fin de journée", a ajouté l'avocat, précisant que "le transfèrement se fera par la route".

Le procureur Brice Robin a annoncé que les gardes à vue des 18 personnes interpellées dans l'enquête sur le match Cessson-Montpellier le 12 mai sur fond de paris sportifs ont été prolongées jusqu'à mardi.
Parmi les gardés à vue se trouvent l'icône Nikola Karabatic, double champion olympique et double champion du monde, son frère Luka, le Tunisien Wissem Hmam, le Français Michaël Robin, et les Slovènes Dragan Gajic et Primoz Prost, tous interpellés dimanche peu après la fin du match entre le PSG et Montpellier.
Les présentations devant les deux magistrats instructeurs auxquels pourrait s'adjoindre un troisième sont prévues à partir de mardi en fin de matinée avec, pour débuter, les deux compagnes des frères Karabatic.
Le procureur a ajouté qu'il demanderait "pour ceux qui seront déférés" un placement sous contrôle judiciaire avec le paiement d'une caution égale aux montants indûment remportés par les parieurs.
Les principaux points de la conférence de presse donnée lundi par le procureur de la République à Montpellier, Brice Robin, sur l'affaire des paris litigieux entourant le match de handball Cesson-Montpellier le 12 mai :

ETHIQUE SPORTIVE

"Il ressort de l'ensemble des investigations des enquêteurs que de très fortes suspicions pèsent sur le non-respect de l'éthique sportive à l'occasion de ce match litigieux.". Quand il a eu les éléments du dossier en main, le procureur est tombé des nues: "J'ai refusé de croire que des joueurs aussi talentueux aient pu se laisser aller à de tels errements."

PARIS SUSPECTS

Le montant des paris litigieux a atteint "40 fois ce qui est normalement parié à la mi-temps d'un match de handball". Ces paris ont été effectués à Montpellier, à Rennes et en banlieue parisienne. "En une heure, près de 90.000 euros ont été engagés". "Tous ces paris ont été pris par multiples de 100 euros", un montant qui ne nécessite pas de révéler son identité. Les parieurs en ont retiré un gain de "252.880 euros".

LE "PARIEUR LE PLUS IMPORTANT"

"Le gérant d'un bar du nord de Montpellier a reconnu avoir engagé des paris à hauteur de 15.400 euros dans son bar, puis de 10.100 euros dans un bar voisin. Le lien est établi en procédure entre ce parieur le plus important et des joueurs" de l'équipe.

NIKOLA KARABATIC

La star du handball français "est mis en cause pour avoir retiré 1.500 euros et parce que sa compagne a parié pour son compte et retiré des gains". Sa compagne a gardé le silence devant les enquêteurs, tandis que celle de Luka Karabatic, son frère, a reconnu avoir parié.

SUSPICIONS DE TRUCAGE DU MATCH

La prestation du gardien de but de Montpellier (Mickaël Robin), qui figure parmi les gardés à vue, a été jugée "très moyenne" en première mi-temps, a souligné le procureur. Il n'a arrêté que cinq tirs sur 20. A l'inverse en attaque, un "tir immanquable" d'un joueur héraultais est passé très loin du but adverse. A la mi-temps, l'entraîneur de Montpellier, Patrice Canayer, a été entendu "passer un savon" à ses joueurs. Autre élément, lors du match de championnat suivant qui a opposé Montpellier à Saint-Raphaël, pratiquement la même équipe a gagné avec 11 buts d'avance, alors
que l'adversaire était beaucoup plus fort que Cesson.
Tout cela conduit le procureur à penser que certains joueurs "ont levé le pied ou tiré le frein à main". Mais "peut-on jouer normalement un match quand on a engagé personnellement des sommes aussi importantes et quand on sait qu'on a parié la défaite de son club ?", a-t-il ironisé.
Si le délit de "fraude et corruption sportive" est retenu, les joueurs encourent cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende.

SUITE DE LA PROCEDURE

Dix-huit personnes ont été placées en garde à vue, dont neuf joueurs. Les juges vont devoir "vérifier le degré d'implication de chacun". Le parquet va requérir leur placement sous contrôle judiciaire avec le versement d'une caution équivalant aux sommes indûment touchées.
Les premières présentations au magistrat instructeur devraient intervenir mardi en fin de matinée, avec d'abord les deux compagnes des joueurs. Le procureur a enfin souligné que les dirigeants des deux clubs étaient "innocents" dans cette affaire.
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