Si la prostitution n'a rien d'illégal, elle reste un problème majeur pour les riverains. A Toulouse, de nombreuses prostituées se réunissent boulevard de Suisse, au grand dam de la population.
La scène est devenue habituelle. Le soir à la tombée de la nuit, le boulevard de Suisse à Toulouse accueille des prostituées, qui attendent les clients le long de la chaussée. Dans les rues adjacentes, au coeur du quartier des Ponts Jumeaux, elles sont une bonne trentaine : en majorité des filles venues de l'est de l'Europe, Roumanie ou Bulgarie. Le weekend, elles sont plus nombreuses, parfois jusqu'à 100 sur un territoire restreint.
Pour les habitants, la situation est délicate. Les allées et venues des voitures, les cris, autant de nuisances qui poussent les riverains à réclamer une solution de la part de la mairie. Cette dernière fait part de son impuissance : en France, la prostitution n'est pas un délit, seul le racolage est interdit. Les associations créées n'y ont rien fait, et certains se découragent aujourd'hui devant l'absence de réponse politique.
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Le problème n'est pas nouveau, mais les prostituées étaient auparavant regroupées dans une friche du quartier, à l'abri des regards. Son démantèlement les a poussées à investir le boulevard. Pour les familles, le climat est pesant : retrouver des préservatifs et autres seringues à même le sol est devenu une habitude. Des demandes de policiers supplémentaires ont été effectuées, mais sans une loi qui interdit la prostitution, les appels de la population risquent de rester sans réponse.Afficher Le boulevard de Suisse, lieu de concentration de la prostitution sur une carte plus grandeLe reportage de Catherine André et Thierry Villéger :