Françoise Laborde, sénatrice PRG de la Haute-Garonne, a reçu le Prix 2012 de la Laïcité, décerné par le Comité Laïcité République, le 8 octobre. Elle répond à trois questions.
La laïcité est un terme souvent galvaudé. Quelle définition en donneriez-vous ?"Le terme laïcité vient du mot grec « laos » qui signifie « du peuple », ce qui implique la liberté de conscience et la cohésion d’un peuple.
La laïcité est un principe d’organisation qui caractérise un Etat dans lequel le pouvoir politique et administratif est exercé par une autorité laïque, indépendante des religions, neutre.
Les dates fondatrices au-delà de 1789 sont le 9 décembre 1905, date à laquelle est prononcée la séparation de l’Eglise et de l’Etat reprise par l’article 1 de la Constitution de la 5ème république « …La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale…»"
En janvier dernier, vous avez fait voter une loi par le Sénat. Elle doit bientôt être présentée à l'Assemblée Nationale. Quel en est précisément son objectif ?
"C’est une proposition de loi visant à étendre aux structures d’accueil de la petite enfance l’obligation de la neutralité tant philosophique, politique que religieuse.
Une assistante maternelle quand elle garde des enfants chez elle doit faire en sorte que la partie de son domicile fréquenté par l’enfant soit neutre, sans aucune connotation politique ou religieuse. Etant financée indirectement par de l’argent public, elle doit respecter cette neutralité."
Pensez-vous qu’actuellement, l’idée de laïcité soit en danger en France ?
"La laïcité est effectivement en danger parce qu’on l’assimile trop à la tolérance qui nous fait accepter tout et n’importe quoi. La tolérance à l’échelle des nations peut avoir des effets pervers tels que le communautarisme, la recrudescence de l’intégrisme dans toutes les religions. Un intégrisme qui veut exercer des pressions sur les décisions politiques.
Je suis une laïque pragmatique sans angélisme."