Georgette Rivals, 91 ans, est une figure du socialisme toulousain. Les congrès du PS, elle ne les compte plus. Elle était à l'ouverture de celui de Toulouse vendredi.
Georgette Rivals a 91 ans et presque autant d'années de socialisme. Sa première carte, elle l'a prise en 1936. Elle avait 15 ans.Georgette Rivals est née en 1921 à Lagrave dans le Tarn, non loin du Carmaux de Jean Jaurès, dans une famille de viticulteurs très ancrée à gauche. En 1934, les décrets-lois de Laval marquent le début de sa conscience politique. Deux ans plus tard, elle s'engage dans les Jeunesses Socialistes à Toulouse, elle a 15 ans.
Pendant la deuxième guerre mondiale, elle choisit la Résistance et dès la Libération, retrouve ses camarades socialistes. C'est à la mutuelle des prisonniers de guerre qu'elle rencontre François Mitterrand, un homme qu'elle sera amenée à revoir souvent. En 1965, elle organise le meeting de sa première campagne présidentielle à Toulouse : 18 000 personnes réunies au parc des Expositions, à l'endroit-même où se tient le congrès du PS aujourd'hui. Dans l'opposition municipale pendant de nombreuses années sous Pierre Baudis, Georgette Rivals rejoint ensuite l'ancêtre du Conseil Régional : l'établissement Public Régional.
Une vie entière, trois quarts de siècle consacrés à ses convictions : "à mon âge, 91 ans, je reste aussi enthousiaste que je l'étais quand j'avais 18 ans".
Nous l'avons rencontrée chez elle à Toulouse, juste avant que ne s'ouvre ce 76ème congrès. Un congrès auquel Georgette Rivals compte bien assister.
Entretien avec Laurence Boffet :
Qu'est-ce que c'est pour vous l'idéal socialiste ?
"Il ne faut pas se mettre en avant ni forcément être élu. On peut être dans l'action du quotidien, tout en restant très modestement au service de son idéal. Philosophie, solidarité, servcie, union, exemple, voilà ce qu'est l'idéal socialiste."
Pour vous, le PS, c'est une seconde famille ?
C'est non seulement une deuxième famille mais c'est l'exemple d'une vie avec toutes les actions physiques, morales, humanistes que représente le parti socialiste pour moi.
Vous avez assisté à de nombreux congrès du PS ?
"Je les ai tous vécus : Grenoble, Pau, Nantes... Je ne peux pas tous les énumérer. Le seul congrès où je ne suis pas allée, c'est celui de Reims. C'est le seul. Aujourd'hui, j'ai la chance de voir mon dernier congrès, sûrement, du parti socialiste à Toulouse et je suis fière d'y retrouver l'unité de l'action, l'unité de l'esprit qui doit rester celui d'être au service des autres, de la nation, de sa propre collectivité".
Qu'est-ce que vous attendez du congrès de Toulouse ?
Je souhaite aujourd'hui un congrès qui puisse bénéficier au plus grand nombre. (...) Les motions, j'essaie de comprendre ce qu'elles peuvent apporter aussi bien de positif que de contradictoire. L'essentiel, c'est d'en trouver un produit porteur qui aille vers l'idéal de ce que nous voulons, c'est-à-dire protéger la vie des français, protéger l'action publique et ne pas être soumis comme nous soumettent les médias à une critique permanente.