L'ex ministre de l'Intérieur Claude Guéant (UMP) a défendu l'attitude de la DCRI dans l'affaire Merah, assurant qu'avant les tueries de mars "jamais son comportement n'a révélé de dangerosité".
L'ex ministre de l'Intérieur Claude Guéant (UMP) a défendu l'attitude de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) dans l'affaire Mohamed
Merah, assurant qu'avant les tueries de mars à Montauban et Toulouse "jamais son comportement n'a révélé de dangerosité". "Il est vrai que Merah a fait l'objet de beaucoup d'observations, ça veut dire que les services étaient sur ses traces, mais que jamais son comportement n'a révélé de dangerosité", a-t-il déclaré sur RTL, alors que des informations de presse relancent le débat sur des dysfonctionnements de la police.
Deux policiers toulousains ont affirmé aux juges enquêtant sur l'affaire Merah qu'ils avaient envisagé dès juin 2011 la transmission au parquet du dossier du "tueur au scooter", mais que leurs supérieurs de la DCRI n'auraient pas réagi à cette alerte, rapportait mercredi Libération. Le journal s'appuie sur des auditions de ces policiers dans lesquelles ils évoquent notamment le "potentiel de dangerosité" et le côté "cloîtré, méfiant, paranoïaque" de Mohamed Merah, environ un an avant que le tueur ne sévisse.
A cette date, "il n'y avait jamais eu aucun signe de passage à l'acte", a défendu Claude Guéant, qui fut ministre de l'Intérieur de Nicolas Sarkozy de février 2011 à mai 2012. "Il ne suffit pas de trouver que quelqu'un est paranoïaque, qu'une personne trouve que quelqu'un est paranoïaque, pour dans le même temps l'interpeller, Enfin on n'interpelle pas en France les paranoïaques !", s'est-il exclamé.
L'ancien ministre a fait valoir que, certes, Merah "fréquentait les milieux salafistes de Toulouse, mais les milieux salafistes de Toulouse manifestaient une conviction religieuse, (ils) n'ont jamais donné le moindre signe d'une volonté de passage à l'acte", a-t-il fait valoir.
Mohamed Merah, 23 ans, a assassiné trois parachutistes les 11 et 15 mars à Toulouse et Montauban, puis trois enfants et un père de famille dans une école juive, à Toulouse, le 19. Lors du long siège de son appartement qui devait conduire à sa mort le 22 mars, le jeune homme s'est revendiqué d'Al Qaïda.
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