Le parachutiste Loïc Liber, tétraplégique depuis que Mohamed Merah lui a tiré dessus, et des familles de victimes juives dénoncent une confusion dans le dossier : "Le coupable c'est le fondamentalisme islamiste et non pas les dysfonctionnements."
Le parachutiste Loïc Liber, tétraplégique depuis que Mohamed Merah lui a tiré dessus, en a assez d'entendre parler d'erreurs durant l'enquête et demande à ce qu'on traduise en justice les complices du tueur de Montauban et Toulouse, d'après son avocate Laure Bergès-Kuntz. "Il y a une confusion qui est en train de s'installer dans le dossier Merah. On a presque l'impression que les responsables sont les policiers, les agents de la DCRI. La cause c'est le fondamentalisme islamiste. Ce qui est essentiel pour Loïc Liber, c'est d'identifier au plus vite les complicités et les coupables, ce ne sont pas les dysfonctionnements qui ont grièvement blessé Loïc Liber", a déclaré l'avocate.
"Qu'il y ait des défaillances, on l'entend, on le déplore, et l'Etat doit en tirer les conclusions. Mais nous avons hâte de savoir par exemple qui est le 3e homme qui a participé au vol du scooter", a-t-elle ajouté.
Le 15 mars, Loïc Liber a reçu une balle qui lui a sectionné la moëlle épinière devant la caserne du 17e RGP de Montauban. Deux autres parachutistes,
Abel Chennouf et Mohamed Legouade, sont morts à ses côtés. Après plusieurs semaines d'hospitalisation à Toulouse, il a été admis en mai dans un centre de réadaptation dans le sud de la France.
Me Bergès-Kuntz ne dédouane pas pour autant la justice dans l'affaire Merah et regrette que "le parquet de Montauban (ait) orienté l'enquête sur la piste de l'extrême droite: une approche moins dogmatique aurait pu empêcher le massacre de l'école juive". Concernant la demande d'enquête parlementaire d'un avocat de familles de victimes et d'Europe Ecologie-Les Verts, l'avocate se montre perplexe, sans pour autant s'y opposer. "Je vois mal comment cette commission d'enquête peut être ordonnée car les faits font déjà l'objet d'une procédure judiciaire, estime-t-elle. Ne nous trompons pas de combat, c'est un combat contre le terrorisme et pas contre des dysfonctionnements dans l'enquête".
Jeudi déjà, Simon Cohen, avocat de deux familles de victimes juives de Mohamed Merah, se refusait à accabler la police, après les révélations de Libération sur d'éventuelles failles dans l'enquête des services de renseignement, avançant qu'il fallait laisser travailler les enquêteurs, "remonter les filières et retrouver toute forme de complicité".
Mohamed Merah a assassiné trois parachutistes les 11 et 15 mars à Toulouse et Montauban, puis trois enfants et un père de famille dans une école juive, à Toulouse,