Dans une interview exclusive à Libération, Abdelghani Merah, le frère aîné de Mohamed, affiche sa solidarité avec les victimes de son frère. En évoquant son frère il parle de "monstre".
Abdelghani Merah a choisi de parler. Depuis le mois de mars et les tueries de son frère, il avait rompu une seule fois le silence : c'était pour dire sa compassion pour les victimes et son rejet des actes de son frère. Depuis plus rien.
Et puis, la semaine prochaine, il sort un livre : "Mon frère, ce terroriste" (Calmann-Lévy).
Il a donc accordé une interview exclusive (lien payant) à Ondine Millot, journaliste à Libération.
En voici quelques extraits :
A propos des actes terroristes de Mohamed :
"J'ai du mal à réaliser encore l'atrocité de ce qu'il a commis. Je regarde sans arrêt les photos de ses victimes. Pour moi, l'homme qui est enterré c'est un monstre. Je n'arrive pas encore bien à faire le lien avec les souvenirs d'enfance que j'ai de mon frère".
A propos de l'enfance, de leurs parents :
"Dans la famille je crois que c'est Mohamed qui a le plus souffert (...). Je crois que nous n'avons jamais rien reçu de positif de leur part".
A propos de son autre frère Abdelkader (mis en examen et écroué pour complicité d'assassinat) qui pour lui est le premier inspirateur de la dérive intégriste de Mohamed :
"Kader se faisait appeler Ben Laden" . C'est un "endoctrineur".
A propos de leur soeur Souad :
"Elle m'a dit plusieurs fois qu'elle était fière de Mohamed et des crimes qu'il avait commis".
Abdelghani Merah indique également à Libération qu'il est en train de faire ses cartons. Il a décidé de ne plus vivre à Toulouse.
Selon Abdelghani Merah, les accusations selon lesquelles son frère aurait pu être un "indic" des services de renseignements sont fantaisistes : il avait "une profonde détestation" de la police et du "système dans son ensemble" pour être un agent de la DCRI.
"Mohamed, je le précise, tous ceux qui l'ont côtoyé le savent, portait en lui une profonde détestation de la police et aimait montrer une défiance à l'égard de l'autorité", écrit Abdelghani Merah son livre.
Consultez l'ensemble de notre dossier sur l'affaire Merah.