Souad Merah se dit "fière" de son frère Mohamed

Souad Merah, soeur du tueur au scooter, se dit "fière" de son frère Mohamed Merah dans des images filmées à son insu.

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Filmée à son insu, Souad Merah se dit "fière" de son frère, Mohamed Merah, auteur des tueries de Toulouse et Montauban.

Dans ce reportage pour "Enquête exclusive" qui sera diffusé sur M6 ce dimanche soir et que l'AFP a pu visionner, la soeur du tueur au scooter a été filmée par une caméra cachée. Elle apparaît voilée, discutant à deux reprises avec son frère aîné, Abdelghani, dans un parc et une rue à Toulouse, après les sept meurtres.
Abdelghani Merah, qui publie mercredi un livre très dur sur sa famille, sert de fil conducteur au reportage. La jeune femme, qui dit pourtant soupçonner qu'on l'enregistre, répète à plusieurs reprises être "fière" des actes meurtriers de Mohamed Merah. "Je suis fière de mon frère, il a combattu jusqu'au bout (...) je pense du bien de Ben Laden, je l'ai dit aux flics, je peux te le dire à toi." Elle ne cache pas ses sentiments antisémites: "Les juifs, tous ceux qui sont en train de massacrer les musulmans, je les déteste". "Les salafistes, ils agissent", dit-elle encore. "Moi et (Abdel)Kader, on soutient les salafistes, Mohammed a sauté le pas. Je suis fière, fière, fière", crie-t-elle. Selon les auteurs du documentaire, Abdelghani et Souad se revoient ensuite. Elle est plus apaisée mais maintient la teneur de ses propos.

Autre membre de la fratrie, Abdelkader Merah est pour l'heure le seul mis en examen dans l'enquête sur les tueries de Toulouse et Montauban,
dans laquelle trois enfants et un père juifs et trois militaires ont été tués. 
Souad Merah, comme son frère Abdelkader, était fichée comme membre de la mouvance salafiste par la DCRI, direction centrale du renseignement intérieur. Son ex-chef, Bernard Squarcini, a indiqué lors de son audition par le juge chargé de l'enquête, que tous les deux étaient perçus comme plus dangereux que leur frère, Mohamed, par les services de renseignements.
  

La piste du troisième homme

Dans ce même documentaire de M6, Abdelghani Merah, évoque l'hypothèse du "troisième homme", possible complice du vol du scooter utilisé par Mohamed Merah. Interrogé dans ce sujet d'"Enquête exclusive", Abdelghani indique ne voir comme piste pour ce "troisième homme" qu'une connaissance, "quelqu'un des gens du voyage".
Son autre frère, Abdelkader, mis en examen pour complicité d'assassinat et écroué, l'aurait "converti au salafisme", précise Abdelghani, l'aîné de la fratrie.
Lors de son audition, Abdelkader avait mis les enquêteurs sur la piste d'un troisième homme présent selon lui lors du vol du scooter des meurtres, avec lui et Mohamed Merah. Mais il avait refusé de donner le nom de cet "ami d'enfance".
Les multiples traces d'ADN dans la voiture de location utilisée pour le vol, en cours d'analyse à Paris, n'ont pour l'heure pas permis de l'identifier, a indiqué une source proche du dossier.
Selon cette source, ce "troisième homme" n'apparaît pour l'instant dans le dossier qu'au moment du vol du scooter et de sa cache dans un garage. La piste d'une fuite à l'étranger est envisagée, ajoute-t-on.
Pour Mohamed Sifaoui, auteur du documentaire et co-auteur du livre d'Abdelghani, "l'homme a quitté Toulouse au lendemain des tueries". Son film montre Abdelghani téléphonant à une femme présentée comme l'ancienne compagne de cet homme qui répond ne pas savoir "où il est".


Une famille baignant dans la haine

Dans "Merah, mon frère ce terroriste" à paraître mercredi, Abdelghani Merah dresse un portrait terrible de sa famille, entre éducation défaillante, violence et antisémitisme. Il a aussi témoigné sur ce sujet dans les colonnes du quotidien Libération.
Dans le reportage de M6, il évoque à nouveau "l'histoire scandaleuse de la famille Merah" baignant dans "la haine et le racisme" pour expliquer la radicalisation de son frère: "Les salafistes n'ont fait que cueillir la fleur de cette haine." Il dénonce le rôle d'Abdelkader qu'il surnomme "la tumeur" et qui "est pour beaucoup", dans la dérive meurtrière du benjamin de la fratrie dont, dit Abdelghani, il était proche contrairement à ce qu'il a affirmé au juge. Lorsque Mohamed s'était retrouvé en prison, Abdelkader avait envoyé un message de réconfort à son "frérot".
Selon l'aîné des Merah, l'autre âme damnée de Mohamed serait un des chefs de la mouvance salafiste toulousaine, fils du deuxième mari de leur
mère. Cet homme, arrêté fin 2006 en Syrie alors qu'il voulait aller combattre en Irak, a été condamné en 2009: "C'était un binôme, il y avait une grande complicité" avec Mohamed, explique-t-il.
Faute d'élément concret apparu dans le dossier, il n'a pour l'heure pas été entendu dans l'enquête sur les tueries de Merah.

Consultez l'ensemble de notre dossier sur l'affaire Merah

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