Une remorque de foin sur la voie ferrée avait provoqué le déraillement du Paris-Cahors en 2009, un accident qui a fait 13 blessés dont trois graves parmi les 300 passagers du train.
Une peine de six à huit mois de prison avec sursis a été requise vendredi devant le tribunal correctionnel de Limoges à l'encontre d'un ancien ouvrier agricole dont la remorque de foin avait causé en 2009 le déraillement du train Paris-Cahors, faisant 13 blessés, dont trois graves. Le jugement sera rendu le 11 janvier.
Partie civile dans ce procès, la SNCF était également citée à comparaître par une victime mais le ministère public n'a rien requis contre elle: sa responsabilité avait été écartée à l'issue des trois années d'instruction et seul l'ouvrier agricole avait été renvoyé devant le tribunal. Cet homme de 24 ans, désormais chauffeur routier, est poursuivi pour violences involontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail (ITT) supérieure à trois mois et pour blessures involontaires ayant entraîné une ITT inférieure à trois mois.
"Oui, ce jeune homme a fait preuve de sang froid et il a tout fait pour reprendre la situation en main. Il n'a pas voulu ces dégâts mais les termes de la prévention conviennent à son cas: il a commis une négligence", a estimé le vice-procureur de la République, Jean-Pierre Dartenset. Le magistrat a justifié son choix de ne rien requérir à l'encontre de la SNCF par le fait que le parquet n'avait initialement pas choisi de la poursuivre. "Je ne peux requérir que contre (le prévenu), je laisse au tribunal l'appréciation de la responsabilité de la SNCF", a-t-il argué. Au total, les huit parties civiles réclament près de 7 millions d'euros.
En sa qualité de partie civile, la SNCF réclame 1,8 million d'euros à l'ancien ouvrier agricole au titre des frais de réparation du matériel et des voies endommagés par l'accident.
L'accident s'était produit le 3 juillet 2009, vers 20H30, près de Limoges. Un train corail à destination de Cahors, transportant environ 300 passagers, était entré en collision à pleine vitesse avec une remorque de foin qui avait dévalé un champ en bordure de voie ferrée. Le choc avait fait dérailler le train et fait 13 blessés, dont trois graves. Il avait fallu près de dix heures aux 150 cheminots dépêchés sur place pour dégager les deux wagons ainsi que la motrice endommagés et pour réparer les rails.