L'examen du rapport de la chambre régionale des comptes sur la gestion de Toulouse était une occasion en or pour les 1ères piques entre Pierre Cohen et Jean-Luc Moudenc à 18 mois des municipales. La bataille de Toulouse a donc bel et bien débuté.
L'examen du rapport de la chambre régionale des comptes sur la gestion de la ville de Toulouse était une occasion en or pour les premières piques entre Pierre Cohen et Jean-Luc Moudenc à l'horizon 2014 et ses municipales. Le rapport en question porte en effet sur la période 2006/2010 soit à cheval sur l'ancienne équipe, de droite, et l'actuelle, de gauche. La bataille de Toulouse a donc bel et bien débuté. Avec la confrontation de deux visions politiques et deux modes de gestions. Comparaison sur quelques points de crispation.
Le style
Pierre Cohen : le maire de Toulouse, s'il défend le travail de la municipalité est aussi dans son rôle d'arbitre de l'assemblée municipale. On a donc vu certains élus monter au charbon pour attaquer frontalement Jean-Luc Moudenc. En tête, Joël Carreiras, Michèle Bleuse ou Pierre Lacaze : "Vous avez été sanctionné par les électeurs. Certes vous avez fait de l'épargne mais ce n'est pas ce que l'on vous demandait"Jean-Luc Moudenc : l'élu UMP qui a débuté les hostilités en début de semaine avec une conférence de presse sur le rapport de la chambre régionale des comptes alors même qu'il ne peut être diffusé qu'après examen par la municipalité, se défend bec et ongle et n'est pas le dernier à porter l'estocade. Pleinement dans son rôle de challenger, il cristallise les critiques ce qui fait dire à un René Bouscatel, facétieux : "Peut-être le cherchait-il ? Peut-être en-est-il heureux ?"
Les finances et le recours à l'emprunt
Le rapport de la chambre régionale des comptes pointe une fiscalité et des investissements stables, une gestion maîtrisée et une épargne par habitant supérieure à la moyenne nationale pour les villes comparables à ToulouseJean-Luc Moudenc reconnait que la pression fiscale supplémentaire qu'il craignait n'est pas arrivée et que l'investissement s'est maintenu. Mais pour le député UMP cela est dû au travail de l'équipe précédente "Cette politique a été initiée par les majorité précédentes, celle de Dominique Baudis, de Philippe Douste-Blazy et de moi-même" et de mettre en garde "l'épargne est en chute, l'investissement de la ville se réduit tout comme son autofinancement (...)? Vous avez fait le choix de renouer avec l'emprunt après 23 ans d'abstinence."
Pierre Cohen via Michèle Bleuse : "Nous avons réalisé les investissements engagés, nous avons tenus nos promesses, nos budgets sont sincères à la différences de l'exercice précédent où les crédits votés n'étaient pas engagés. Par ailleurs, la ville fait face à une hausse demographique donc à une hausse des demandes de service." Et de fustiger la "politique de l'attente" de l'équipe Moudenc. Joel carreiras affirme d'ailleurs : "Oui le Toulousain est endetté à plus de 2000 euros par habitant car il ne vit pas en autarcie, replié sur lui-même comme par le passé"
Vidéo : sur ce sujet des finances, la réaction de Jean-Luc Moudenc suivie de la réponse de Pierre Cohen
Les ressources humaines et l'absentéisme
Jean-Luc Moudenc : dans sa conférence de presse du début de la semaine, l'élu d'opposition parlait "d'explosion vertigineuse de l'absentéisme. Nous n'avons pas vu venir le problème et il coûte 6 millions d'euros par an. Mais au delà de l'aspect financier, ce que je retiens est l'aspect humain. L'absentéisme est là, il faut s'y arrêter et réfléchir. Je propose un groupe de travail avec élus et syndicats pour analyser les causes. Nous recevons de nombreux témoignages de souffrances au travail. La mobilité est quasi impossible et vous recrutez les manager à l'extérieur. Où est l'ascenseur social alors que nous avions veillé à faire quelque chose d'équilibré. Vous avez mis fin à cet équilibre, c'est une des causes du malaise social"Pierre Cohen : "Je suis partisan d'une comparaison des ressources humaines avant et après notre arrivée. Nous avons mis fin aux primes arbitraires. L'absentéisme est inférieur à la moyenne nationale pour une ville comparable. Mais je n'en tire pas gloire car la situation est grave, même si elle n'est pas catastrophique".
Michèle Bleuse souligne alors que le passage en communauté urbaine et les efforts engagés dans la réorganisation des services ont perturbé les personnels municipaux. Des formations et des groupes de travail ont éte émis en place. Et Joël Carreiras de souligner alors à destination de Jean-Luc Moudenc "en 2009, les jours d'absences étaient identiques à 2005..."