L'annonce d'une circulaire de la garde des sceaux régularisant les enfants nés à l'étranger dans le cadre d'une "gestation pour autrui" crée la polémique. Mais pour le papa d'un enfant toulousain né en Inde, c'est une "seconde naissance".
Fabrice R. est enseignant d'histoire à Toulouse. Homosexuel, il a eu recours à la "gestation pour autrui" en Inde, un pays qui reconnaît cette technique. Nathanaël est né en juillet 2010 mais le consulat de France à Bombay a lui refuse ces papiers. L'enfant est donc confié à la famille du compagnon du papa, qui réside en Inde. Pendant 2 ans, il se heurte à l'administration française. Son avocat, Maître Christophe Léguevaques obtient en 2012 un "laisser-passer" pour que l'enfant rejoigne son papa à Toulouse, mais l'enfant, né d'un père français, est toujours "sans papiers".
Fabrice R, et son avocat, saluent donc ce 30 janvier la circulaire signée la semaine dernière par la garde des sceaux Christiane Taubira, qui demande aux autorités françaises de "reconnaître" les enfants issus de GPA, ils seraient une quarantaine dans cette situation en France. "Pour mon fils, indique Fabrice R dans un communiqué de son avocat, c'est une deuxième naissance, une naissance républicaine. Si je pouvais croiser Madame la ministre, je lui dirai "Merci Madame" et je l'embrasserai comme on le fait avec une sage-femme".
Cette circulaire suscite la polémique, la droite reprochant au gouvernement de vouloir légaliser cette pratique. En plein débat parlementaire sur le mariage homosexuel, l'opposition dénonce un "effet domino" : légalisation du mariage, puis de la PMA (procréation médicalement assistée) pour les couples de lesbiennes, puis la GPA. Le gouvernement indique vouloir pour l'instant régler les problèmes administratifs des enfants nés à l'étranger dans le cadre d'une GPA. La discussion sur la légalisation de sa pratique n'est pas à l'ordre du jour.