Elle sauve un faucon et se retrouve hors-la-loi

Une habitante de Castanet-Tolosan a secouru un faucon crécerelle blessé et l'a ramené chez elle. Aujourd'hui, elle est menacée d'une amende et encourt même une peine de prison.

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Quand elle a porté secours à un faucon crécerelle percuté par un camion le 27 février 2013, Marjorie Légier était bien loin de se douter qu'elle mettait le doigt dans un engrenage qui allait la conduire rapidement à l'infraction.
"Je n'ai pas réfléchi, je me suis arrêtée, je l'ai ramassé et je l'ai emmené chez le vétérinaire". Celui-ci conclut que l'oiseau n'a rien de cassé et lui conseille de le garder deux jours avant de le relâcher. Quand elle essaie de lui rendre sa liberté, deux jours plus tard, elle s'aperçoit qu'il ne vole pas. Cette habitante de Castanet-Tolosan contacte alors l'école vétérinaire de Toulouse qui lui conseille de le garder encore quelques jours avant de faire un nouvel essai.

Un long parcours pour soigner l'animal

L'oiseau ne vole toujours pas. La jeune architecte d'intérieur contacte alors une quinzaine d'associations pour trouver conseil : le rocher aux aigles de Rocamadour, les centres de soins de la faune sauvage de Millau et de Rhône Alpes, la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), la Société Protectrice des Animaux (SPA), le parc régional du Haut Languedoc et même la fédération des chasseurs de la Haute-Garonne... Le verdict est partout le même : à partir du moment où l'animal ne peut pas être relâché, il faut l'euthanasier.
Marjorie Légier n'en reste pas là. Elle contacte alors un vétérinaire spécialiste des Nouveaux Animaux de Compagnie (NAC) qui conclut après l'avoir examiné que ce jeune faucon adulte souffre de multiples fractures et qu'il ne revolera jamais. La jeune femme décide alors de demander un certificat de capacité pour garder l'animal chez elle. Elle envisage de lui construire une volière dans son jardin.

Des démarches administratives pour garder le faucon

Décidée à éviter l'euthanasie à l'oiseau, elle contacte alors la DREAL sur les conseils du vétérinaire pour se mettre en conformité avec la loi. Et là, c'est la douche froide : "L'homme que j'ai eu au téléphone a été très virulent. Il m'a dit que j'étais en infraction et qu'il allait m'envoyer les services vétérinaires, que ça ne servait à rien que je passe ma capacité, qu'il ne me la validerait pas car c'était un animal protégé. Il m'a dit que j'étais une délinquante et que je risquais 15 000 euros d'amende et une peine d'un an de prison".
Aujourd'hui, Marjorie Légier est bien désemparée. Elle s'occupe quotidiennement du faucon, baptisé Gaïa mais ne sait plus trop quoi faire pour le sauver même si elle se dit "prête à aller devant la justice". "Je me bats pour qu'il reste en vie. Je ne trouve pas normal qu'on euthanasie une espèce protégée". Marjorie Légier a mis une pétition en ligne sur internet.
Nous avons contacté la DREAL Midi-Pyrénées pour connaître son avis sur ce dossier, nous sommes pour l'instant dans l'attente de sa réponse.




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