La réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de 18 ans de sûreté a été requise ce lundi à Paris contre le terroriste Carlos pour quatre attentats commis en France. Parmi eux, celui perpétré en 1982 dans le train le Capitole qui reliait Paris à Toulouse.
La réclusion criminelle à perpétuité assortie de 18 ans de sûreté, le maximum encouru, a été requise ce lundi 24 juin à Paris contre le vénézuélien Ilich Ramirez Sanchez, dit Carlos, pour quatre attentats meurtriers commis en France en 1982 et 1983.
Les avocats généraux ont demandé la confirmation de la peine prononcée en première instance en décembre 2011. Carlos, 63 ans avait fait appel.
Il est rejugé depuis le 13 mai 2013 devant la cour d'assises spéciale de Paris pour ces attentats qui ont fait onze morts et près de 150 blessés.
Jean-François Ricard, l'un des deux avocats généraux a prévenu lundi : "l'erreur serait de croire que la cour n'a devant elle qu'un monsieur d'un certain âge, un peu bedonnant", alternant dans le box entre "vociférations", "anathèmes" et siestes indifférentes.
Jean François Ricard "Tout ça ne doit pas nous faire penser qu'il y a le Carlos de maintenant et le Carlos d'il y a trente ans. Rien n'a changé"
Un procès en appel pour quatre attentats
Carlos est accusé d'avoir été l'organisateur de quatre attentats :
- le 29 mars 1982, dans un train Paris-Toulouse (5 morts et 28 blessés).
- le 22 avril 1982, devant le siège du magazine Al-Watan Al-Arabi, rue Marbeuf à Paris (1 mort et 66 blessés).
- le 31 décembre 1983 à la gare Saint-Charles de Marseille (2 morts et 33 blessés) et dans un TGV Marseille-Paris (3 morts et 12 blessés).
Selon l'accusation, le mobile de cette campagne était pour Carlos d'obtenir le libération de sa compagne allemande Magdalena Kopp et du Suisse Bruno
Breguet, tous deux membres de son groupe, arrêtés à Paris en février 1982 avec des armes et des explosifs.
Carlos a revendiqué à l'audience "1.500 morts dont 80 de ses mains" mais nié toute implication dans les attentats en France, une stratégie de "fuite", de "contestation au-delà de l'absurde", a fustigé le parquet général.
Carlos est déjà en prison
Carlos purge déjà une peine de prison à vie prononcée en 1997, par la cour d'assises de Paris qui l'a reconnu coupable du meurtre en 1975 à Paris de trois hommes, dont deux policiers.
Une peine de vingt ans de réclusion a également été requise lundi contre l'Allemande Christa Fröhlich, 70 ans, poursuivie pour avoir aidé à la préparation de l'attentat rue Marbeuf à Paris. Absente au procès, Christa Fröhlich, qui vit en Allemagne, avait été acquittée en première instance.
Verdict mercredi
Le verdict est attendu mercredi après les plaidoiries de la défense mardi, au cours desquelles devraient intervenir les avocats attitrés de Carlos, maîtres Francis Vuillemin et Isabelle Coutant-Peyre. Les deux pénalistes, interdits d'audience pendant six semaines par Carlos qui entendait protester ainsi contre le manque de soutien du Vénézuela, ont rejoint le procès lundi.