Les 42000 platanes qui bordent le Canal du Midi sont malades et devront progressivement être abattus et remplacés. Pour financer une partie de cette opération, les Voies navigables de France lancent un appel aux dons à destination des particuliers.
Le Canal du Midi, classé au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1996, est en danger. En cause, non les infrastructures, mais les platanes des berges, partie essentielle du cadre naturel. 42000 arbres, malades, devront être abattus et replantés dans les vingt prochaines années. Pour financer une telle opération, les Voies navigables de France (VNF) comptent sur la générosité des particuliers à partir du 17 juillet.
Le coupable, le chancre coloré
Si les platanes du canal sont menacés, c'est à cause du chancre coloré. Ce champignon microscopique ne s'attaque qu'à cette essence. Il s'insinue à l'intérieur de l'arbre, bloque ses canaux de sève et provoque sa mort au bout de 2 à 5 ans. De plus, sa propagation est rapide et sans remède.La partie orientale du canal, entre Carcassonne et l'étang de Thau est considérée comme une "zone perdue" par les Voies navigables de France. La partie occidentale, entre Toulouse et Castelnaudary est encore indemne, mais la progression du parasite est préoccupante. A Toulouse, le même problème risque d'ailleurs de se poser pour le canal de Brienne.
Abattre et replanter, la seule solution envisagée
Faute de pouvoir agir face au phénomène, une seule solution est envisagée : l'abattage et le brûlage des arbres malades. 3000 d'entre eux devraient être tronçonnés en 2013. Des platanes plus résistants (le platanor, variété développée par l'INRA) et de nouvelles essences les remplaceront. Les espèces hautes et ombrageuses seront toujours privilégiées pour diminuer l'évaporation de l'eau du canal.Mais les arbres, de 4 à 5 mètres de hauteur actuellement, mettront une vingtaine d'années à repousser. La disparition de l'aspect ombragé qui a valu en partie au canal son classement par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité, pourrait lui valoir une inscription sur la liste du "patrimoine en péril".
Financement : le mécénat, un complément
Le plan d'abattage et replantage devrait coûter plus de 200 millions d'euros au cours des vingt prochaines années. Pour financer une telle opération, les subventions de l'Etat et des collectivités territoriales ne suffisent pas. Voies navigables de France a donc choisi de se tourner vers le mécénat.Les grands mécènes nationaux comme les fondations, mais aussi les industriels nationaux ou régionaux, et le grand public sont visés. L'appel aux dons sera donc ouvert à tous. VNF mise d'ailleurs sur "l’attachement exceptionnel des Français au canal" pour assurer le succès de sa collecte de fonds.