Canal du Midi: l'épineux financement des replantations d'arbres revient en scène
L'avenir sombre des arbres du canal du midi
L'épineuse question du financement des replantations d'arbres le long du Canal du Midi revient au premier plan
L'épineuse question du financement des replantations d'arbres le long du Canal du Midi, évaluées à 200 millions d'euros, pour remplacer des milliers de platanes malades, revient au premier plan à peine tournée la page des élections.
Un rapport publié jeudi
Le sénateur-maire UMP de Revel (Haute-Garonne), Alain Chatillon,a annoncé qu'il présenterait jeudi à Toulouse "les conclusions de son rapport pour le financement du renouveau du Canal du Midi", ouvrage classé au patrimoine mondial de l'Unesco.
Cette mission lui avait été confiée en octobre dernier par l'ancien premier ministre François Fillon et sa ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciuzko-Morizet, les ravages du chancre coloré, un champignon tueur de platanes, nécessitant désormais l'abattage de 4.000 arbres par an sur un total de 42.000 entre Toulouse et Agde (Hérault).
Qui finance ?
La somme à financer en 10 ans est d'importance et le partage du fardeau a divisé les régions socialistes concernées, Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, et l'Etat mis en cause pour son "désengagement" sous la présidence de Nicolas Sarkozy. NKM estimait en novembre 2011 que l'Etat et les collectivités pourraient être appelées à financer un tiers du programme chacun, et avait annoncé un grand appel au mécénat pour financer le dernier tiers, "afin de sauver le canal du Midi".
Le rapport Chatillon a été remis il y a plus de trois mois à ses destinataires, mais aucun écho n'y a été donné en pleine campagne présidentielle.
Au cabinet de Nicole Bricq, ministre de l'Ecologie du gouvernement Ayrault, on se contente d'indiquer que "le rapport Chatillon est actuellement expertisé".
M. Chatillon n'a pas révélé les détails de son rapport mais il estime "qu'il ne faut pas se faire trop d'illusions sur le montant qui pourrait être procuré par le mécénat". Il considère aussi que "pour convaincre les collectivités il faut qu'à l'avenir elle soient autour de la table dans la gestion du canal".
Des retards dangereux
Le Canal appartient à l'Etat et est géré tant bien que mal par Voies Navigables de France (VNF).
"On fait avec nos moyens", déclare Jacques Noisette, responsable communication de l'établissement public pour le Sud-Ouest. VNF a abattu 530 arbres pour 2,8 millions d'euros pendant la dernière période hivernale de coupe. Il convient qu'il faut "changer de braquet" pour atteindre l'objectif de 4.000 abattages par an à partir de 2013.
Agnès Jullian, vice-présidente chargée du tourisme au conseil régional Languedoc-Roussillon, s'alarme "des retards pris face à l'urgence sanitaire". Elle "attend avec impatience le rapport de la commission supérieure des sites prescrivant la stratégie paysagère à mettre en oeuvre".
"La prise de conscience de la mise en danger de ce joyau a été trop tardive, les collectivités se sont engagées sur un apport d'un tiers toutes ensemble mais le mécénat on ne le voit pas venir, il va falloir trouver quelque chose de nouveau", ajoute-t-elle.
VNF précise que "la sensibilisation au mécénat sur internet commencera fin juin début juillet". "On devrait ensuite demander de l'argent, d'abord aux particuliers puis aux entreprises", déclare Jacques Noisette.