Laurent Spanghero, co-fondateur et nouveau repreneur de la société de Castelnaudary, conteste la liste des 90 salariés qui seront conservés, transmise par l'administrateur judiciaire. Les critères retenus privent selon lui l'entreprise "des compétences nécessaires au redémarrage".
Le co-fondateur et nouveau repreneur de l'entreprise Spanghero, Laurent Spanghero, critique depuis mardi soir la liste des 90 salariés qui seront conservés. Cette liste a été établie par l'administrateurs judiciaire en fonction de critères familiaux et d'ancienneté. Il estime qu'elle "prive l'entreprise des compétences nécessaires au redémarrage".
Je n'ai qu'un boucher, qu'un pousseur (ouvrier remplissant les saucisses, NDLR) alors qu'il en faudrait trois, je ne peux travailler dans ces conditions, c'est comme jouer au rugby sans première ligne.
Laurent Spanghero a annoncé son intention de se tourner vers la préfecture de l'Aude pour demander des "ajustements". De son côté, la préfecture a prévu un nouveau point ce jeudi en soirée, après "un travail d'analyse au cas par cas". C'est ce vendredi que doivent en principe partir les lettres de licenciements. Sur les 230 salariés de l'entreprise, seuls 90 seront conservés avec la reprise par Laurent Spanghero.
Une "surprise partagée par beaucoup de salariés"
Du côté des syndicats, le secrétaire du Comité d'entreprise Jérôme Lagarde (FO) a également fait état de sa "surprise partagée par beaucoup de salariés en voyant la liste bizarre affichée mardi matin"."Nous avons souhaité qu'on prenne davantage en compte les compétences professionnelles, on ne peut pas démarrer l'activité plats cuisinés comme cela", a-t-il ajouté.
"Saveurs Occitanes" immatriculée ce vendredi
L'entreprise, rebaptisée "Saveurs Occitanes", mise à la fois sur les plats cuisinés et la transformation de viandes. Elle est à l'arrêt depuis l'expiration du dernier contrat avec le distributeur allemand Lidl, le 30 juin. Pour redémarrer comme il l'espère "dans huit à dix jours", Laurent Spanghero doit aussi obtenir de nouveaux agréments sanitaires, car "Saveurs occitanes" est juridiquement une nouvelle société, qui doit être immatriculée ce vendredi.La société Spanghero avait perdu les siens suite à sa mise en cause dans le scandale de la viande de cheval.
La préfecture a souligné mardi soir que "les services de l'Etat étaient prêts à délivrer les agréments provisoires nécessaires au redémarrage de l'entreprise dès la transmission [...] des derniers éléments garantissant la sécurité sanitaire".