Un des anciens dirigeants de l'ex-entreprise Spanghero de Castelnaudary dans l'Aude, poursuivi dans l'enquête sur le scandale de la viande de cheval vendue pour du boeuf a été placé ce mardi en détention provisoire selon une source proche du dossier.
Jacques Poujol, ancien directeur général de l'entreprise Spanghero a été placé en détention provisoire ce mardi. Il avait été mis en examen pour vendredi, notamment pour "escroquerie en bande organisée", "tromperie sur une marchandise entraînant un danger pour la santé de l'homme ou de l'animal" ou encore "faux et usage de faux".Ses avocats avaient obtenu, dans le but de préparer sa défense, que le débat sur son éventuel placement en détention provisoire, réclamé par le parquet de Paris, soit différé.
A l'issue de ce débat, un juge des libertés et de la détention (JLD) a ordonné que Jacques Poujol soit écroué. Il était dans les faits le directeur général de Spanghero, même s'il opérait officiellement sous contrat de consultant le liant avec la coopérative Lur Berri, propriétaire de Spanghero. "Aux yeux de tous,
salariés, clients, fournisseurs, c'était lui le patron", selon un connaisseur du dossier.
Spanghero est au coeur d'une affaire qui, partie en février de Grande-Bretagne et d'Irlande, a mis en lumière certains agissements de l'industrie agroalimentaire et signalé l'opacité de ses circuits d'approvisionnement.
L'entreprise a été ouvertement accusée par le gouvernement d'avoir trompé ses clients en revendant sciemment de la viande de cheval pour du boeuf. La viande a ensuite servi à la préparation de millions de plats cuisinés, comme des lasagnes, pour des marques comme Findus ou la grande distribution.
Huit anciens cadres de Spanghero avaient été placés en garde à vue le 10 septembre dernier. Seuls deux d'entre eux restent poursuivis dans cette affaire : l'ancien directeur du site, Patrice Monguillon également mis en examen vendredi, mais resté libre sous contrôle judiciaire et Jacques Poujol. Ils sont les deux premières personnes mises en examen dans cette enquête instruite à Paris.
Spanghero, qui comptait 360 salariés auparavant, ne s'est jamais vraiment remise du scandale. Lur Berri l'a vendue. Elle a été mise en liquidation
judiciaire et a craint pour sa survie. Elle a été reprise par l'un de ses fondateurs, Laurent Spanghero, et deux partenaires, qui l'ont rebaptisée La Lauragaise. Ils se sont engagés à sauvegarder 90 emplois pendant au moins deux ans.
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