En visite au congrès de l'Association nationale des élus de montagne (ANEM) à Cauterets (Hautes-Pyrénées), le ministre de l'Ecologie s'est montré rassurant avec les éleveurs de montagne qui demandent le retrait de l'ours après des attaques de troupeaux. Les associations pro-ours sont scandalisées.
Philippe Martin, le ministre de l'Ecologie, ne s'était pas encore exprimé au sujet de l'ours dans les Pyrénées. Il l'a fait jeudi 17 octobre, dans son discours devant le congrès de l'ANEM (association nationale des élus de montagne) et dans des termes sans équivoque : le ministre parle d'opération "d'effarouchement" pour éloigner les ours des zones à troupeaux. Il va même plus loin en parlant de mesures "de déplacement" pour certains ours.Des interventions (...) d'effarourement, de déplacement auront lieu si elles sont nécessaires, j'en prends l'engagement" (Philippe Martin, à Cauterets le 17 octobre 2013)
EN VIDEO : l'extrait du discours de Philippe Martin à Cauterets
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Jamais aucune mesure de déplacement des ours n'a eu lieu pour répondre à des attaques de troupeaux ou des demandes émanant des éleveurs ou des associations "anti-ours".
En 2006, deux ours avaient été "déplacés" mais uniquement parce qu'ils étaient descendus un peu trop bas dans les vallées. Il s'agissait de Balou, capturé à Bagnères de Bigorre (Haute-Pyrénées) pour être relâché à Bagnères de Luchon (Haute-Garonne) et de Sarousse, prise à Camarade, près de Pamiers en Ariège et relâchée à Marignac en Haute-Garonne.
En 1999, un autre ours, Boutxy avait été capturé vers Orlu (Ariège) et l'équipe de suivi avait procédé à la pose d'un émetteur. Mais il avait été relâché au même endroit, sans déplacement. Depuis 2009, Boutxy est porté disparu. Il aurait été abattu.
Les pro-ours crient au scandale
Les défenseurs de l'ours dans les Pyrénées ont vivement réagi à cette première prise de position du ministre sur le sujet : l'Adet-Pays de l'ours et Férus, dans un communiqué reprenant l'extrait de ce discours diffusé par France 3, parlent d'un "faux pas" du ministre de l'Ecologie.
L’histoire retiendra que « effarouchement», capture et «déplacement» sont les premiers mots de Philippe Martin sur l’ours dans les Pyrénées qu’il est pourtant chargé de protéger." (communiqué de l'Adet et Férus)
Les deux associations qui se disent "stupéfaites et scandalisées", rappellent que les mesures annoncées par Philippe Martin à Cauterets sont "illégales, irréalistes et inefficaces. De précédents arrêtés d’effarouchement ont d’ailleurs été traduits devant le Tribunal administratif par les associations et le Ministre aurait pu en attendre les conclusions."