Rodilhan, village près de Nîmes qu'on imagine tranquille et cossu, a certainement vécu peu de dimanches après-midi aussi mouvementés. CRS, manifestants anti corridas véhéments et masqués, équipes de télé. Et quelques centaines d'aficionados débonnaires, mais déterminés à ne pas laisser intimider.
Le festival a bel et bien eu lieu. Et il a nous permis de découvrir un novillero prometteur : Andy Younès.
Andy Younès a 16 ans. Il est Arlésien. Il a quitté l'école taurine de sa ville pour continuer son apprentissage dans les Landes, auprès de Richard Milian.
Cette après-midi, il était invité à compléter l'affiche du festival taurin après avoir été sélectionné lors de la tienta matinale.
Les novillos de Gallon, Meynadier et Marca, avec leurs charges cadencées et leur noblesse idéale, ont été les partenaires rêvés de ce festival. Après les prestations agréables mais convenues de Morenito de Nîmes, Julien Lescarret et Jonhatan Veyrunes, après la faena autoritaire et relâchée de Román Pérez, Andy -face à un "Sueño", un excellent novillo d'olivier Fernay - a surpris son monde par sa fraîcheur et son métier déjà maîtrisé.
L'orchestre n'ayant pu accéder aux arènes à cause des manifestations, sa faena a été accompagnée par la plainte lancinante des sirènes actionnées par les manifestants massés autour des arènes.
À la fin du festival, tous les toreros ayant participé au spectacle et les professionnels "en civil" ont applaudi depuis la piste le nombreux public qui avait dédaigné les injures (et parfois les menaces) des manifestants pour remplir les arènes de Rodilhan.