Le député du Gard soutenu par le FN et avocat, Gilbert Collard, a été prié par le barreau de Marseille, de rembourser près de la moitié de ses honoraires, dans une affaire où il représentait une association contestant un tracé de la LGV dans les Landes, a-t-on appris, de source proche du dossier.
L'association "LGV les voix du Fuseau Nord" avait saisi le bâtonnier de Marseille, Erick Campana, en mai 2013, afin de contester ces honoraires d'un montant de 10.000 euros hors taxe (11.960 euros TTC) qui lui avaient été versés en septembre 2010.
Selon les requérants, l'avocat avait à l'époque été mandaté auprès d'un confrère landais, Me Adrien Ville, afin notamment de "médiatiser" leur affaire, alors qu'ils entendaient contester le tracé de la ligne à grande vitesse entre Bordeaux et l'Espagne, dans un dossier où ils mettaient en cause un ancien conseiller de Christine Lagarde, l'ex-ministre de l'Economie, renvoyé depuis en correctionnelle pour "prise illégale d'intérêts".
L'avocat se serait à ce titre réuni avec des membres de l'association en septembre 2010 et aurait par la suite participé à deux déjeuners de travail à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) et Mont-de-Marsan, et à deux entretiens téléphoniques sur le sujet. En novembre 2012, il avait annoncé à ses clients qu'il ne pourrait plus assurer leur défense, ayant été élu député.
Des "diligences nulles", selon cette association, qui ne justifiaient pas un tel montant d'honoraires.
Le barreau leur a donné raison, estimant notamment qu'"ayant mis fin prématurément à son rôle en raison de son élection, la convention (fixant les honoraires, ndlr), n'est pas applicable", dans une décision que l'AFP a pu consulter.
A ce titre, dans cette décision rendue le 16 octobre, le bâtonnier a donc fixé les honoraires à 5.500 euros hors taxe, soit 6.578 euros TTC et demandé au cabinet de Me Collard de rembourser un trop perçu de 5.382 euros.
Gilbert Collard, contacté par l'AFP, a indiqué que ce type de décision "arrive tous les jours à des centaines d'avocats". "Cela arrive à tout le monde, c'est la loi qui prévoit ça", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'on mettait l'accent sur cette affaire parce qu'elle le concerne.