L'ancien président de l'ADAC (association des aficionados cérétans) est mort au début de la semaine. Il aurait eu 64 ans le mois prochain.
C'est une figure véritablement atypique de la tauromachie qui vient de quitter la scène. Cheveux longs, silhouette élancée et forte tête, Jean-Louis était une sorte d'anarcho-torista aussi séduisant qu'insaisissable.
Il avait présidé l'ADAC pendant 20 ans depuis la création de l'association. Grâce à son énergie et au militantisme infatigable de ses compagnons, la feria de juillet à Céret était devenu un des bastions taurins les plus agréables de l'été. On allait à Céret d'abord pour les toros, toujours magnifiquement armés et parfaitement présentés, souvent issus d'élevages méconnus.
Mais on était aussi attiré par la forte personnalité de cette feria : la musique de Comelade au paseo, la silhouette de Fourquet vêtu à la catalane et faisant cérémonieusement tourner le panneau indiquant le nom et l'âge du toro, les débats façon ciné-club organisés sur le sable même des arènes.
Jean-Louis Fourquet était un as de la provocation, un délicieux partenaire de tertulia et un fameux déconneur. Il faudra un jour compiler les merveilleux et ahurissants textes qu'il publiait dans les petites plaquettes de programme de la feria. Il y citait Jacques Lacan et Guy Debord et se moquait dans un grand éclat de rire à la Dali les anti taurins catalans.
La photo qui illustre cet article est de Michel Volle : merci à lui.
Voici une petite video de face au toril de 1999 où l'on voit Jean-Louis comme on voudrait toujours le voir : vivant.