André Viard, torero, journaliste, photographe, créateur de l’Observatoire des Cultures taurines, essayiste, éditeur, peintre (ne rayez aucune mention, il n’y en a pas d’inutile) donne cette semaine trois conférences à Mont-de Marsan, Dax et Nîmes.
Le moment est propice. On sait depuis toujours que l’hiver est la saison maudite des aficionados d’Europe. On enrage de n’être pas en Amérique pour suivre les temporadas de Colombie ou du Mexique. On spécule sur la présence de tel ou tel torero dans telle ou telle feria. On relaie des rumeurs.
On s’ennuie en un mot.
Mais l’hiver 2013 / 2014, marqué dans le Sud-Ouest par le débordement des rivières, dans le Sud-Est par une anormale douceur et en Espagne par d’étonnantes intempéries, est un hiver d’orages pour les aficionados.
Personne ne comprend les « vraies raisons » de l’absence simultanée des cinq toreros principaux à Séville pour la feria d’avril. On lit, sans les comprendre, les communiqués apparemment pleins de sous-entendus publiés par les toreros en question. On prête à Simon Casas l’intention d’engager José Tomás avec des cachets record. On affirme (sans preuve) que nombre de ganaderías prestigieuses, au bord de la faillite, sont à vendre. On assiste, éberlués, à une bagarre « à la voyou » entre un journaliste taurin réputé et le président du syndicat des banderilleros.
L’ambiance est à la confusion. Et les nombreux sites taurins qui reprennent en boucle ces rumeurs ne clarifient pas grand chose.
C’est pour toutes ces raisons, et aussi parce qu’il est un brillant orateur qu’il est intéressant d’aller écouter André Viard.
Accusé (pas toujours sans raison) d’affirmer ses points de vue sur un ton péremptoire, André Viard énerve beaucoup de gens dans le mundillo. El Juli lui-même dit que Viard est à l’origine du désamour de l’afición française pour le « número uno » : l’intéressé ne dément pas. Au contraire, il dénonce « l’égoïsme des figuras » et affirme que la corrida – qu’il défend ardemment par ailleurs – est en danger à cause de l’attitude de beaucoup de toreros et de ganaderos.
Tout ça est très désagréable à entendre, voilà pourquoi il ne faut pas rater ces rendez-vous !
André Viard est annoncé le jeudi 6 février à Mont de Marsan (Cercle taurin), le vendredi 7 à Dax (Peña Campo Charro) et le samedi 8 à Nîmes (cycle tauromachique « la robe noire »).
