Le conflit qui opposait Parick Laugier au Parc régional des Alpilles a trouvé une issue positive : Patrick a cessé lundi sa grève de la faim. C’est aux toros de son voisin du Mas de l’Illon, Jean-Luc Couturier, qu’André Viard s’intéresse dans sa revue : les Concha y Sierra.
Dire que la naissance et les vies successives de la ganadería Concha y Sierra ressemblent à un roman d’aventures relève de l’euphémisme. André Viard s’applique à le démontrer dans la dernière livraison de sa revue, Terres Taurines.
Ce numéro daté de février 2014, tout entier consacré aux célèbres toros multicolores, obéit aux lois du genre. On y retrouve la traditionnelle et interminable liste des acquisitions, héritages, partages, ventes, etc. On y voit des tableaux généalogiques d’autant plus compliqués à déchiffrer que, selon l’usage espagnol, bon nombre de personnages ont la fâcheuse habitude de porter les mêmes prénom et nom que leur père. On y lit des comptes-rendus de corridas du début du vingtième siècle, et l’on constate au passage que la décadence du bétail ne date pas d’aujourd’hui.
Mais, et c’est un délice, on découvre des personnages splendides. Par ordre d’apparition : une paire de bambocheurs, deux danseuses de revue, une « veuve double », un torero victime de son sens de l’honneur, une autre veuve qui préféra ne pas avoir de papiers d’identité plutôt que de révéler sa date de naissance, un señorito sévillan accablé de dettes, un homme politique, un autre bambocheur, un autre torero tué par un toro qu’il avait choisi pourtant d’écarter de la corrida, un homme d’affaire américain, un poète-torero-éleveur nommé Jean de Dieu, un banquier, un torero-fils-de-poète, un torero éleveur et on en oublie beaucoup.
Et on lit en parallèle le destin de ses toros depuis la finca « Abondance » dans la marisma andalouse jusqu’au mas Coste Haute, propriété de Jean-Luc Couturier où ils vivent désormais.
Juste à côté de Coste Haute, se trouve le Mas de l’Illon où Patrick Laugier est retourné s’occuper de ses bêtes après deux jours de grève de la faim en place d’Arles.
Mais ceci est une autre histoire…