Grand succès pour la première journée du bolsin taurin "La Fragua" organisé à Samadet par le jeune torero français Juan Leal. Demain matin dimanche, à 10h30, la finale réunira quatre lauréats : Léo Valadez, El Adoureño, Carlos Llandres et Alejandro Gardel.
On avait vraiment envie de voir ça : un jeune torero français, avec juste quelques mois d'alternative, qui commence à se soucier des autres, à peine plus jeunes que lui ! En cette saison de petits calculs et de grands égoïsmes, ça valait quelques kilomètres. On les a donc fait, jusqu'au coeur des Landes, à Samadet, fière de sa faïence et de ses canards gras, en longeant au petit matin une chaîne des Pyrénées resplendissante de neige et d'ombres. Ce genre de journée qui, quoi qu'il arrive, vous réconcilie avec le bonheur, le soleil, l'horizon, la faïence et les canards...
Le ganadero d'Albareal avait amené quinze vaches dont la grande majorité avait envie de muleta, de galops francs et de noblesse. Sur les gradins, dans le callejon, un petit public chaleureux et bienveillant. Bref, un moment magnifique, autour de la grande aficion sérieuse de tous ces jeunes qui, en piste, tentaient, plutôt avec bonheur, de prouver qu'ils étaient à la hauteur de leurs rêves. Devenir torero. Rien de moins...
Au palco, un jury très sérieux (Pierre Albaladejo, César Jimenez, Victorino Martin entre autres !...) notait soigneusement les prestations des uns et des autres. Pendant ce temps, à la salle des fêtes, la daube mitonnait. Pas un végétarien à l'horizon.
Toute la journée, grâce à Juan Leal, à cette initiative magnifique, aux soutiens locaux qu'elle a trouvé, grâce aux jeunes toreros, à la faïence et aux canards, nous étions heureux de faire partie de ce peuple.
Il aura fallu cette ridicule victoire contre l'Ecosse (et merci quand même au bar des sports de Samadet, qui a reculé d'une heure sa fermeture pour nous permettre de voir la fin !) pour jeter un voile certain sur cette belle journée.
Mais après les quinze rêveurs magnifiques de Samadet, on allait pas se laisser tacher le moral par les quinze couillons d'Edimbourg : le beau repas que les charmantes de la maison Touron nous servirent à Saint Sever a tout remis en place. Et on est maintenant parfaitement d'attaque pour, dès demain dimanche à 10h30, se régaler de la finale de la "Fragua" :
Léo Valadez, de la Fondation El Juli à Mexico
El Adoureño, de l'école de Richard Milian Adour Aficion
Carlos Llandres, de Camas (Séville)
Alejandro Gardel, de la Fondation El Juli à Madrid
Que le meilleur gagne. De toutes façons, les autres n'auront pas perdu...
Jean-Michel Mariou