Logement social : 8 personnes sur 10 sont éligibles en Midi-Pyrénées

Alors que le salon de l’immobilier ouvre ce vendredi à Toulouse, l’Union Sociale pour l’Habitat dénombre que 80 % des habitants de la région peuvent prétendre au logement social. Décryptage.

Il est grand. A à peine quarante ans. Vit en couple, avec ses deux enfants. C'est un voisin. Vous ne remarquez rien ? Vraiment rien de différent ? Il s'est installé l'année dernière dans son nouvel appartement. Comme 294.000 autres personnes dans la région, il vit désormais dans un logement social. 

En Midi-Pyrénées, 80 % des habitants pourraient être dans sa situation. D'après une étude réalisée par l'Union Sociale pour l'Habitat (USH), 8 personnes sur 10 sont éligibles au logement social dans la région. Un chiffre bien plus important que la moyenne nationale qui s'établit à 60 %.

"Le logement social se fait uniquement sur des critères de revenus... Ce chiffre s'explique tout simplement par le profil social des gens qui habitent la région : il y a davantage de faibles niveaux de revenus" avance Sabine Veniel Le Navennec, directrice de l'USH Midi Pyrénées.



Autre explication : le taux de chômage. 10 % dans la région contre 9,7 % en France métropolitaine (au 1er trimestre 2014, selon l'Insee). Pour autant, tous n'en font pas la demande.

  • Personnes âgées, étudiants : le système n'est pas adapté à tous
"Une personne âgée, propriétaire de son patrimoine, pourrait très bien faire une demande de logement social car elle est éligible. Cependant, nombre d'entre eux préfèrent rester habiter dans leur bien" avance la directrice d'USH Midi Pyrénées.

Parmi les éligibles, beaucoup sont des jeunes. "Sauf que c'est une population très volatile" remarque Sabine Veniel Le Navennec. "Ils veulent des logements rapidement, changent fréquemment de lieu d'habitation...". Des attentes non compatibles avec les délais de rigueur.

Il faut attendre en moyenne 2,8 ans avant de se voir attribuer un logement social" calcule-t-elle.

"Les étudiants peuvent cependant se tourner vers le Crous", relativise-t-elle.

  • Le logement social souffre encore d'une mauvaise réputation
Dans l'esprit de la population, le logement social ressemble encore à ce qu'il se construisait il y a 60 ans : du béton. Si aujourd'hui ce matériau est boudé, à l'époque, Le Corbusier - père de l'unité d'habitation, pionnier du béton armé - était la modernité absolue.
"Aujourd'hui, les gens rejettent ces formes d'habitation. Mais ils ne se rendent pas compte que cela fait plus d'une dizaine d'année que le logement social n'est plus construit comme cela. Nous suivons l'évolution de la société" explique la présidente de l'USH. "70 % des opérations réalisées aujourd'hui regroupent moins de 15 logements".
 

Notre objectif est que ni les personnes ni l'habitat ne soient stigmatisés" avance la  directrice de l'Union Sociale pour l'Habitat.


En dépit du fait que certaines franges de la population éligibles ne fassent pas jouer leur droit au logement social, la demande excède largement l'offre. En 2013, 35 % des demandes de logement social ont été acceptées.

##fr3r_https_disabled##


Portrait robot

Nationalité française ou titre de séjour en poche, tout le monde peut demander un logement social, à condition qu'il ne dépasse pas un certain niveau de revenu. Entre 11.000 et 28.000 euros par an pour une personne seule.

Niveau de ressources d'une personne seule

Create Infographics

Situation familiale des bénéficiaires

Create Infographics

EN VIDEO / Le sujet de Sandrine Moerch

L'actualité "" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Occitanie
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité