Le scandale avait ébranlé le géant de l'aéronautique européen: sept cadres dirigeants d'Airbus et de sa maison-mère EADS, ainsi que les sociétés Lagardère SCA et Daimler AG, comparaissent en correctionnelle pour délits d'initiés à Paris à partir de vendredi.
Ils auraient utilisé des informations confidentiellesLa justice reproche aux prévenus de s'être enrichis indûment en vendant leurs stock-options, principalement en novembre 2005 et mars 2006, alors qu'ils avaient connaissance d'informations privilégiées, précises et confidentielles de nature à influer sur le cours de l'action EADS.
Ces informations concernaient d'importants retards de livraison du très gros porteur d'Airbus, l'A380, la révision complète du projet de long-courrier A350 et des perspectives financières plus mauvaises qu'annoncées.
Une fois rendues publiques, elles ont provoqué une chute du cours de l'action qui, le 14 juin 2006, a perdu plus de 26%, soit 5,5 milliards d'euros.
Les principaux dirigeants d'EADS impliqués
Parmi les sept prévenus figurent l'ancien coprésident du groupe, Noël Forgeard, ainsi que l'actuel directeur commercial d'Airbus, John Leahy.
Les autres personnes poursuivies sont l'ancien numéro deux d'EADS, Jean-Paul Gut, et le directeur financier de l'époque Andreas Sperl, ainsi que trois
cadres dirigeants de sa filiale Airbus, Alain Flourens, Erik Pillet et Olivier Andriès.
Seuls MM. Leahy, Flourens et Sperl travaillent toujours aujourd'hui dans "Airbus Group", la nouvelle dénomination d'EADS.
Deux petits actionnaires et la Caisse des dépôts se sont constitués partie civile.
Le délit d'initié est passible de deux ans de prison et d'une amende pouvant aller jusqu'à dix fois le montant du profit réalisé.